Les cathédrales de notre histoire

Tante de Charles Quint, régente des Pays-Bas, artisane de la paix des Dames en 1529, Marguerite d’Autriche est née pour gouverner. Riche évergète, elle commande la construction du monastère de Brou dans un style gothique flamboyant pour abriter la dépouille de son époux puis la sienne. Son monastère est élu Monument préféré des Français en 2014. Par Virginie Girod Marguerite d’Autriche, la bâtisseuse de Brou

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arguerite d’Autriche (1480- 1530) est l’une des femmes les plus puissantes de la Renaissance. Elle est la petite- fille du grand-duc de Bourgogne Charles le Téméraire, la fille de l’empereur Maximilien de Habsbourg et la tante de Charles Quint. À 49 ans, l’ancienne régente des Pays-Bas et politicienne consom- mée négocie la paix des Dames à Cambrai au nom de son neveu avec Louise de Savoie, la mère de François I er . Marguerite a toujours aimé la politique et a œuvré pour la grandeur des Habsbourg. Mais la duchesse de Savoie est aussi une bâtisseuse. Le 3 décembre 1501, la jeune femme épouse Philibert le Beau. Le duc de Savoie a 20 ans, comme elle. Il est beau, fort, élégant. Marguerite en tombe éperdument amoureuse. Le jeune couple est aussi très com- M

plémentaire. Épicurien dans l’âme, Philibert ini- tie son épouse aux joies de la vie : parties de chasse et entrées triomphales à Bourg (Bourg- en-Bresse aujourd’hui) émaillent leur quotidien. Auprès de lui, elle acquiert une part de cette légèreté dont son éducation l’a privée. Chez les Habsbourg, on apprend avant tout à gouverner. À l’inverse, Marguerite apporte à son mari son acuité en matière de politique et le déleste de tâches administratives qui l’ennuient. Elle a une grande influence sur lui et détourne le duché de Savoie de la France en le rapprochant de sa propre Maison. Le bonheur des tourtereaux est néanmoins de courte durée. La duchesse est veuve à l’âge de 24 ans. En l’honneur de son défunt époux et pour la gloire de sa famille, elle décide d’ériger un monastère royal à Brou, près de Bourg-en- Bresse. Elle commande et supervise le chan-

Commandé par Marguerite d’Autriche pour abriter sa tombe, celle de son mari Philibert II et de la mère de ce dernier, Marguerite de Bourbon, l’église Saint-Nicolas- de-Tolentin, avec sa façade ornementée et sa toiture vernissée, est un chef- d’œuvre du gothique

flamboyant du début du xvi e siècle.

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