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faire une idée du petit monde d’artisans qui vivait ici autrefois : charpentiers, poulieurs, voiliers... La rue du Plessis y donne sur le bassin à fot : bordé d’anciens entrepôts, il paraît immense. Et comme il communique à la fois avec la Vilaine et le canal, il est le point de rencontre entre deux univers, celui du canal et celui de l’océan. Voilà pourquoi l’ani- mation est permanente au pied de la petite grue où les voiliers qui remontent la Vilaine vers la Manche couchent leur mât sur le pont afn d’entrer dans le canal, tandis que les autres, sur le point de retrou- ver la mer, remâtent… Pour autant, la célébrité de Redon ne tient pas à sa position géographique. Elle est née de l’abbaye fon- dée en 832 par l’Irlandais Conwoïon, qui apporta son appui spirituel au chef breton Nominoë, permettant à ce dernier de battre l’armée de Charles le Chauve en 845 et d’obtenir l’indépendance de la Bretagne. C’est ainsi que fut édifée l’immense église abbatiale Saint-Sauveur, qui présente aujourd’hui une disposi- tion bien étrange : à l’édifce roman surmonté d’une tour s’ajoute, séparée de la nef, une tour gothique solitaire. Il faut dire que l’abbaye, comme la ville qui l’abrite, compte bientôt douze siècles d’histoire.
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I L L E - E T - V I L A I N E
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