Hors-série : Les villages préférés des français 2021

Autour de la rivière, dans le quartier du Bourgneuf, il reste plusieurs anciens petits lavoirs privés, dont certains sont très bien préservés.

Michel Gile / Sipa x 3

C’est surtout pendant la guerre de Cent Ans, que la vie à Fresnay a été mouvementée, notamment lorsqu’il tomba entre les mains d’Ambroise de Loré, compagnon de Jeanne d’Arc…

la culture du chanvre et du lin. Fresnay bénéficiait de la proximité de la rivière. Au xix e siècle, l’industrie était en plein essor, avec deux tanneries et trois moulins. Les négociants se faisaient construire de belles demeures bour- geoises. Les tisserands s’installaient dans des quartiers neufs. Leurs mai- sons sont très reconnaissables, que ce soit avenue Victor-Hugo ou dans la rue du Bourgneuf, l’habitation est au pre- mier étage, avec l’escalier en façade, la cave de tissage au rez-de-chaus- sée, sous l’escalier. Il était préférable de travailler le chanvre dans une cave, pour avoir une température constante et une bonne hygrométrie. La balade rue du Bourgneuf est très agréable, avec la Sarthe en contrebas. Poursui- vez-la jusqu’au moulin de l’Espaillard, encore un vestige de cet âge d’or, qui a conservé sa roue. Le sentier folâtre ensuite sur le coteau des Vignes, entre vignoble ressuscité depuis 2013 et belles échappées sur le village. + Office de tourisme des Alpes Mancelles 19 avenue du Docteur-Riant, 72130 Fresnay-sur-Sarthe. 0243332804; tourisme-alpesmancelles.fr Mairie, 2 place de Bassum. 0243972375 ; fresnaysursarthe.fr

herse et le pont-levis, elle a encore fière allure, et nous parle de périodes troublées. Au Moyen Âge, Fresnay en a connu quelques-unes. La cause en est sa position stratégique aux confins du Maine, et au-dessus d’un gué sur la Sarthe. Le premier château date du x e siècle et les premiers affrontements un siècle plus tard entre les vicomtes de Beaumont auxquels il appartenait et les ducs de Normandie. C’est sur- tout pendant la guerre de Cent Ans que la vie à Fresnay a été mouvemen- tée, notamment lorsqu’il tomba entre les mains d’Ambroise de Loré, compa- gnon de Jeanne d’Arc et futur prévôt de Paris. S’ensuivirent ensuite trente ans d’occupation anglaise, avant la libéra- tion par les armées du duc d’Alençon en 1450. La paix fut de courte durée : les guerres de Religion prirent le relais des affrontements et signèrent le déclin du château et de ses murailles. Le donjon n’est plus qu’un souvenir,

ayant payé un lourd tribut à l’édifica- tion des maisons du village. Pour se consoler, il reste l’agréable jardin qui en fait le tour, avec ses jolies échap- pées sur la Sarthe. AU TEMPS DES TANNERIES ET DES MOULINS Il est temps d’aller découvrir les quartiers des faubourgs de Fresnay. Celui du Creusot, au pied de l’épe- ron rocheux et celui du Bourgneuf sur le coteau plus au nord. Avant de sortir du cœur du village en repre- nant la Grande Rue, ne manquez pas la ruelle du Cygne. Très étroite, elle ne doit pas son nom à un quelconque oiseau, mais à sa situation, dans l’axe de l’église, dont on aperçoit le clocher. Elle s’appelait avant « rue du Signe- de-croix » ! Le Creusot et Bourgneuf étaient le quartier des tisserands. Les métiers du textile ont pris leur essor dans la région dès le xvii e siècle, avec

Hors-série / Détours en France / www.detoursenfrance.fr

89