Hors-série : Les villages préférés des français 2021

LE GRAND CONDÉ Quand il affronte les tercios à Rocroi, Louis II de Bourbon-Condé (1621-1686) n’est encore que le duc d’Enghien. À 22 ans, son écrasante victoire, due à un coup de génie stratégique, fait de lui un héros, au moment de la mort du roi Louis XIII. Chef de guerre, il va s’opposer à Mazarin pendant la régence et prendre la tête de la Fronde des princes, n’hésitant pas à marcher sur Paris contre les troupes royales menées par Turenne et plus tard à combattre du côté des Espagnols. Il s’empare alors de Rocroi qu’il avait si bien défendu en 1653! Il finira par se réconcilier avec Louis XIV, son cousin, et passera les dernières années de sa vie comblé d’honneurs, dans son château de Chantilly.

La Bataille de Rocroi, de François- Joseph Heim (1787-1865).

Bridgeman Images

UNE CASERNE-CATHÉDRALE DEVENUE MÉDIATHÈQUE Dix branches de l’étoile, autant de pistes à suivre pour découvrir le patrimoine urbain. Rue Noël-de- Champagne, c’est l’hôpital militaire construit en 1691 après le passage de Vauban, qui accueillit les blessés de Waterloo. En tournant sur votre droite, voilà le bastion de Montmo- rency et son panorama sur les forti- fications ; juste en face, une poudrière de la fin du xvii e siècle. De l’autre côté de la place, à gauche de la halle et de la place Verte, la rue Dauphine est dominée par un bâtiment aux dimen- sions impressionnantes, la caserne Marguenat, construite en 1830, qui

abrite désormais des clubs de sport. Derrière la place Verte, la rue Arthur- Chuquet s’enorgueillit de deux sites remarquables : façade de pierre et côtés en brique, l’ancienne poudrière, devenue médiathèque, pouvait conte- nir jusqu’à 600 tonneaux de poudre, quand, juste à côté, l’arsenal daté de 1692, pouvait abriter 10 000 fusils. Rue de l’Arsenal, les anciennes écu- ries du Gouverneur voisinent avec le bastion du Roi et ses grandes salles souterraines, datés de 1555. À l’op- posé du pont de France, la porte de Bourgogne, la plus proche de la Bel- gique, fut bombardée pendant la Pre- mière Guerre mondiale, mais garde des vestiges de la première citadelle.

l’église, la halle et son pilori. Fléchée d’ardoises, l’église Saint-Nicolas du xix e siècle arbore une façade néoclas- sique de pierres jaunes et une raideur toute militaire à l’extérieur, alors que l’intérieur s’affiche des plus baroques. Le tableau du Christ au tombeau signé Victor Mottez (1809-1897) a été offert par Napoléon III. Tout aussi sobres sont l’hôtel de ville de 1822, fait de calcaire blanc, et les maisons autour de la place, aux façades de briques ou de quartzite avec encadrements de pierres bleues ; la plus ancienne à côté de l’église date de 1676.

Édifié sur la place d’Armes, l’hôtel du Commerce affiche fièrement sa belle façade ocre et jaune pâle depuis le début du xix e siècle.

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