GUIDE VERT MICHELIN TOURAINE POITOU
COMPRENDRE LA RÉGION 248
recelant des statues antiques. L’ eau , qui s’anime de canaux, jets, bassins, miroirs et cascades (à partir du 16 e s.) devient un élément central… Dans le même temps, l’art se veut plus proche de la nature et les jardins intègrent progressivement l’idée de perspective : même s’ils restent composés d’espaces clos, les jardins, de préférence étagés à flanc de coteau, ouvrent par quelques percées sur le paysage alentour. Les jardins de Chenonceau, de Villandry, et ceux en terrasses de Valmer donnent une belle idée de ces jardins Renaissance. JARDIN « À LA FRANÇAISE » Le 17 e et le 18 e s. poussent à leur paroxysme les principes et techniques de la Renaissance. Le plan d’ensemble du jardin dégage de vastes perspectives . Les bosquets et parterres ne sont plus seulement symétriques, ils sont aussi redistribués suivant leur fonction : le potager est caché, voire relégué, le verger aussi sauf si ses arbres sont conduits en espalier. Les parterres dessinés sont bordés de bosquets boisés, percés de larges allées en étoiles. L’ art topiaire , déjà présent dans les galeries, les haies, les pergolas, les charmilles, trouve une scène de choix dans les parterres de broderies, dont les arabesques de végétaux taillés se détachent sur fond de sable ou de gravier. Canaux, fontaines, bassins s’intègrent dans cette symétrie, de même que les fleurs exotiques, toujours présentes et mises en valeur dans des parterres légèrement surélevés. La rigueur triomphe, la nature est contrôlée, dominée, architecte et maître jardinier travaillent de concert.
JARDIN « À L’ANGLAISE »
Promis à la même expansion que les jardins « à la française », les premiers parcs paysagers font leur apparition dans les années 1710 en Angleterre. Rompant avec l’accentuation perpétuelle de la géométrie, le plan simule au contraire un naturel trompeur fait de pittoresques allées tortueuses, de pelouses ondulées, de ruisseaux sinueux, de pièces d’eau, ruines, bancs, rochers, statues, bosquets… dont l’agencement très étudié semble l’œuvre du hasard. Les acclimatations d’arbres et de plantes exotiques continuent, bien sûr, mais doivent elles aussi s’intégrer de manière naturelle au site. Des « fabriques » ou « folies » agrémentent ces parcs : imitations de ruines antiques, pyramides égyptiennes, pagodes chinoises, kiosques ottomans… La pagode de Chanteloup (1775-1778), imitation de celle des jardins royaux de Kew, à côté de Londres, en est un bel exemple. LE 19 e ET LE 20 e S. Le 19 e s. voit la naissance des parcs urbains et un engouement pour les jardins de fleurs, favorisés par la production en serres. Peut-être parce qu’il reste trop proche, le 20 e s. donne l’impression
d’avoir nourri de multiples tendances parmi lesquelles il est difficile de reconnaître un axe majeur.
La tendance actuelle est celle du « jardin en mouvement » qui prône une intervention minimale du jardinier, ce dernier n’agissant que pour contrôler et favoriser la croissance des différentes espèces végétales.
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