GUIDE VERT MICHELIN TOURAINE POITOU

ART ET CULTURE 245

Les châteaux de la Loire Si le Val de Loire évoque de

AUX CHÂTEAUX FORTS

Au 13 e  s. , sous l’influence des croisades et du perfectionnement

des techniques d’attaque, d’importantes innovations

premier abord les magnifiques et luxueux châteaux de plaisance que se sont bâtis les rois de France et leurs courtisans, il ne faudrait pas oublier que la région s’est distinguée bien avant dans la construction de donjons et de forteresses réputés imprenables. Du Moyen Âge au 19 e  s., il y en a pour tous les goûts… DES DONJONS… À l’ époque mérovingienne , les forteresses rurales résultent souvent de la mise en défense d’anciennes villae gallo-romaines ou de la réoccupation de sites de hauteur (Loches, Chinon). Ce type de construction subsiste sous les Carolingiens, mais la menace normande entraîne une vague de fortification. quadrangulaire bâtie au sommet d’une levée de terre, entourée d’une palissade et précédée d’un fossé. Le seigneur, sa famille, le chapelain et quelques gardes habitaient la tour. Dans les maisons de la basse cour (délimitée par un fossé et par une levée de terre surmontée d’une palissade) vivaient la garnison, les artisans, les valets ; étables, écuries, granges, fours et parfois un oratoire venaient s’y ajouter. Le 11 e  s. voit apparaître les premiers châteaux en maçonnerie. Les donjons de Loches, de Langeais, de Montbazon, de Chinon (Coudray) en sont de remarquables spécimens. Le donjon du 12 e  s. domine une basse cour protégée par une enceinte extérieure en pierre, progressivement flanquée de tours et de tourelles. Le château à motte (10 e  s.) est une tour de bois de plan

apparaissent. Le château se rétrécit et multiplie les organes défensifs en s’efforçant de supprimer les angles morts. L’enceinte se hérisse de tours, et le donjon est étroitement incorporé à l’ensemble. Donjons et tours adoptent un plan circulaire. La base des murs s’élargit ; la profondeur et la largeur des fossés augmentent ; les dispositifs de tir s’améliorent : archères de type nouveau, mâchicoulis en pierre, plates-formes, bretèches, etc. Sur le plan militaire, le 14 e  s. apporte des améliorations de détail : le donjon s’engage dans la masse des bâtiments ; parfois il disparaît, l’ensemble se réduisant alors à un grand corps de logis rectangulaire défendu par de grosses tours d’angle. L’entrée, ouverte entre deux tours semi- circulaires, est protégée par un ouvrage avancé (barbacane) ou par un châtelet autonome. Les courtines se haussent désormais jusqu’à la hauteur des tours. Au 15 e  s. , un toit pointu, en poivrière, coiffe le dernier étage. Vers le milieu du siècle, l’artillerie royale devient la première du monde. Aucune forteresse ne résiste à la bombarde et l’architecture militaire subit une complète transformation : les tours deviennent des bastions bas et très épais, les courtines s’abaissent et s’élargissent jusqu’à 12 m d’épaisseur. PALAIS RENAISSANCE Au 16 e  s. , les préoccupations esthé­ tiques et de bien-être atténuent l’aspect militaire des châteaux. Fossés, donjons, tourelles ne sont conservés qu’à des fins de

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