GUIDE VERT MICHELIN TOURAINE POITOU
POiTiERs 141
La capitale du Poitou DE sainT HiLaiRE À CHaRLEs MaRTEL
Au 4 e s., saint Hilaire , premier grand évêque de Poitiers, fait de la ville le centre du christianisme en Gaule. Il a
pour disciple le futur saint Martin ( T p. 157) qui s’installe à Ligugé, à proximité de Poitiers, avant de devenir évêque de Tours . Poitiers compte alors une très importante communauté chrétienne, comme en témoigne déjà l’existence du baptistère St-Jean (en toute probabilité le plus vieux sanctuaire chrétien de France). Une superbe église, édifiée sur la sépulture de saint Hilaire (mort en 368), porte son nom. Poitiers va demeurer un centre religieux important, notamment grâce à l’arrivée de sainte Radegonde , épouse de Clotaire I er , qui s’y réfugie en 552 et fonde le monastère Ste-Croix en 559. Mais l’Islammenace. Maîtres de l’Espagne, les Arabes envahissent la Gaule par le sud. Ils écrasent Eudes, le duc d’Aquitaine, près de Bordeaux et continuent leur avancée vers le centre du pays. Ils attaquent Poitiers et brûlent l’église St-Hilaire. C’est alors qu’à Moussais (près du Vieux Poitiers), en 732, Charles Martel , maire du palais mérovingien, et ses troupes les affrontent victorieu- sement. L’armée musulmane se repliera petit à petit et quittera l’Aquitaine. L’EssOR MÉDiÉVaL Après l’arrivée de Charlemagne, la ville tombe dans le giron des ducs d’Aqui- taine. Elle sera marquée par la personnalité de guillaume iX (1071-1126), le premier troubadour. C’est la grande époque du pèlerinage de St-Jacques-de- Compostelle (11 e -12 e s.). La ville se couvre d’églises romanes. Par deux fois, la ville passe sous domination anglaise : au 12 e s., sous Henri Plantagenêt et Aliénor d’Aquitaine, puis au 14 e s. après la bataille de Poitiers de 1356. Grâce à Du Guesclin, elle est rendue à la couronne en la personne du frère de Charles V : Jean, duc de Berry et d’Auvergne, comte du Poitou. Le gouvernement de ce dernier (1369-1416) donne à Poitiers un essor rapide. Mais les guerres de Religion apportent destruction et misère à la cité qui, par deux fois, subit les rigueurs d’un siège. Dès lors s’amorce la décadence de la ville. En dépit des efforts de l’intendant, le comte de Blossac, cette somno- lence se confirme au-delà de la Révolution. LE REnOuVEau Après la Seconde Guerre mondiale, Poitiers sort d’un sommeil de quatre siècles. Elle se pose en capitale de la région Poitou-Charentes en 1961 et le TgV-atlantique , en 1990, la met sur les rails d’une ère nouvelle, marquée par de grands projets d’urbanisme et d’architecture. Autour de la gare entiè- rement rénovée, un quartier d’affaires a vu le jour dans l’ Espace Toumaï , du nomde l’hominidé découvert au Tchad par le paléontologue poitevin Michel Brunet. Le projet Cœur d’agglo , piloté par l’architecte-urbaniste Yves Lion, prévoit la revitalisation de tout le plateau central. Symbole de ce renouveau, le Théâtre-auditorium , ouvert en 2008 et signé par l’architecte portugais Carrilho da Graça, est une scène nationale ambitieuse pour une « petite » capitale régionale qui a misé sur la culture.
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