GUIDE VERT MICHELIN TOURAINE POITOU
DÉCOUVRIR LA RÉGION 114
Martelet – Cet édifice de 27 m de hauteur, constitué d’un réseau de souter- rains et de carrières du 11 e s., renferme sur quatre niveaux les cachots les plus impressionnants. Le premier est celui de Sforza , dit le Maure, duc de Milan, fait prisonnier par Louis XII en 1500. Enfermé de 1504 à 1508, Ludovic Sforza disposait d’un certain nombre d’avantages : chauffage, mobilier et visites dans sa cellule ainsi que des promenades dans la cour. C’est ainsi que celui qui fut l’un des protecteurs de Léonard de Vinci a pu couvrir son cachot de peintures et d’inscriptions. Au-dessous, éclairé par un rai de lumière, se trouve le cachot où les évêques d’Autun et du Puy, compromis dans la rébellion du connétable de Bourbon contre François I er , auraient eu, dit-on, tout loisir de creuser dans la muraille un petit autel et un chemin de croix symbolique. À la base du Martelet s’ouvrent des galeries souterraines, creusées au 11 e s. pour l’extraction du tuffeau (exposition dans la galerie) ayant servi à la construc- tion du donjon. Au 16 e s., elles desservaient les caponnières, petits ouvrages fortifiés flanquant les remparts. À la sortie des galeries, vous pouvez vous reposer dans le jardinmédiéval et poursuivre en direction de la barbacane, ouvrage de défense avancé bâti au 15 e s. Rejoignez la porte Royale et prenez la rue du Château pour flâner dans la vieille ville qui s’est constituée au pied de la forteresse. a VIEILLE VILLE À l’intérieur de la seconde enceinte, les rues se faufilent parmi les maisons de tuffeau. On passe devant la chancellerie , d’époque Henri II, décorée de colonnes cannelées, de pilastres et de jolies grilles de balcon en fer forgé. La galerie du Chancelier expose des artistes contemporains. Une exposition permanente, « Loches au fil du temps », présente les grandes étapes de la ville, du 16 e s. à l’an 2000. À côté, la maison du Centaure tient son nom du bas-relief situé à hauteur du 2 e étage de sa façade, où l’on voit l’enlèvement de Déjanire par le cen- taure Nessus. Plus loin à gauche, accolée à l’ hôtel de ville a , gracieux édifice Renaissance aux balcons fleuris, la porte Picois (15 e s.) est couronnée de mâchicoulis. a Galerie St-Antoine – Pl. Mazerolles - t 02 47 59 48 21 - 10h-18h45 - gratuit. Adossée à l’église St-Antoine, la galerie expose deux peintures, les Caravage de Philippe de Béthune , classés Monuments historiques depuis 2002 comme « d’après Caravage ». Leur paternité pose cependant problème. Pour nombre d’experts, il s’agit de copies anciennes, de très bonne qualité, de L’Incrédulité de saint Thomas (Potsdam) et du Souper à Emmaüs (National Gallery de Londres) . À côté, le retable du Liget a , réalisé en 1485 par Jean Poyer , élève de Fouquet, représente une Crucifixion, un Portement de croix et une Déposition. Peint a tempera (à base d’eau, d’œuf et de pigments végétaux et minéraux), il fait éclater une symphonie de verts, de rouges et de bleus, où la Vierge évanouie et le Christ crachant son sang stupéfient par leur réalisme tragique. La galerie conserve également le trésor religieux de Loches , un ensemble de sculp- tures, objets et mobilier, qui mérite un coup d’œil, en particulier la Vierge des bouchers , polychrome, des 14 e et 15 e s. De là, gagnez la tour St-Antoine , l’un des rares beffrois du centre de la France datant du 16 e s. Au bout de la Grande-Rue, la porte des Cordeliers a (fin du 15 e s.), seule conservée avec la porte Picois des quatre portes de l’enceinte de la ville, était la principale entrée de la cité, où arrivait la route d’Espagne.
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