GUIDE VERT MICHELIN TOURAINE POITOU

DÉCOUVRIR LA RÉGION 110

installent un palais résidentiel et un château àmotte à l’extrémité du promon- toire. Henri II Plantagenêt, héritier de la maison d’Anjou, en renforce encore les défenses. Le donjon connaîtra alors plusieurs sièges, au cours des luttes que Plantagenêt et Capétiens se livrèrent aux 12 e  et 13 e s. À la mort d’Henri II, en 1189, son fils Richard Cœur de Lion prend possession des lieux avant de partir en croisade, accompagné de Philippe Auguste. Mais ce dernier aban- donne Richard en Orient, lors de la 3 e  croisade en 1191, et intrigue avec Jean sans Terre, qui accepte de lui livrer la forteresse en 1193. L’année suivante, Richard revient et enlève la place en moins de trois heures. Après la mort de son rival, Philippe Auguste prend sa revanche, mais avec moins de brio : le siège dure un an (1205). Donné à Dreu V, Loches est racheté en 1249 par Saint Louis et devient résidence royale. a Porte Royale A2 La porte Royale, puissamment fortifiée, a été flanquée de deux tours au 13 e  s. On y voit encore les saignées servant au pont-levis et les mâchicoulis. Passez la porte Royale et prenez à gauche la rue Lansyer. Au n o  1, la maison-musée Lansyer , demeure familiale du peintre Emmanuel Lansyer (1835-1893), semble accrochée aux remparts en plein cœur de la cité royale. Ami dupoète JoséMariadeHeredia, élèvedeViollet-le-Duc et deGustave Courbet, Lansyer fut influencé par les paysagistes de l’école de Barbizon. Outre les tableauxdupeintre (paysages, portraits), lemusée conserve ses intéressantes collections d’ art japonais et de gravures (Canaletto, Millet, Hugo, Corot…) et les présente en alternance avec des expositions temporaires. t 02 47 59 05 45 - www.loches-tourainecotesud.com - juil.-août : 10h-12h30, 14h-18h ; reste de l’année : tlj sf mar. 10h-12h30, 14h-18h - 5 € (enfant 3,50 €). a Collégiale St-Ours B2 La collégiale Notre-Dame, devenue église paroissiale en 1802, est dédiée à saint Ours, évangélisateur du Lochois au 5 e  s. Le porche de type angevin abrite un portail roman richement orné, sculpté d’animaux étranges, dont la DESTINS DE FEMME On sait l’intervention heureuse de Jeanne d’Arc en 1429, alors que le royaume de France se trouve dans une position critique. Sa victoire à Orléans renverse une situation désespérée pour Charles VII (1422-1461), qu’elle rejoint à Loches quelques jours plus tard afin de le décider à prendre la route de Reims et du sacre. Vingt ans plus tard, c’est au tour d’ Agnès Sorel de marquer l’histoire de Loches, aux côtés de Charles VII, dont le trône s’est raffermi. Née au château de Fromenteau en Touraine vers 1420, la jeune femme devient la favorite royale en 1444, année où elle se fait octroyer le fief de Beauté- sur-Marne. Extravagante et dispendieuse, elle est détestée par le dauphin, futur Louis XI (1461-1483), et doit fuir Chinon, où est installée la Cour, pour Loches en 1449. Elle meurt le 9 février 1450 à Jumièges, où elle a rejoint Charles VII en campagne. La rancune du dauphin l’a-t-elle poursuivie jusque dans sa fuite ? Ses restes ont fait l’objet d’analyses récentes, les- quelles ont révélé son âge lors de son décès (28 ans environ), mais n’ont pas soulevé le voile sur le mystère de sa mort : un ver parasite et une dose mortelle de mercure étaient présents dans ses intestins. Le mercure étant à l’époque utilisé comme médicament, la question devient : erreur de dosage médical ou empoisonnement volontaire ? T p. 236) .

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