Echappées Belles - Un été dans les Alpes

BRETAGNE LES ALPES

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De la barrière de l’Esseillon à Bonneval-sur-Arc, la Haute-Maurienne égrène son chapelet de perles alpines : chapelles baroques, forts perchés, villages granitiques, cols mythiques… Sans oublier quelques hameaux hors du temps, assoupis au fond de vallées perdues. LA HAUTE-MAURIENNE, GRANDEUR NATURE

T E X T E D E V I N C E N T N O Y O U X – P H O T O G R A P H I E S D E G I L L E S L A N S A R D

Les automobilistes qui quittent la Maurienne pour entrer dans le tun- nel du Fréjus ne savent pas ce qu’ils ratent : à partir de Modane, la vallée creusée par les eaux glaciaires de l’Arc change de visage. Àmesure qu’on se dirige vers le col de l’Iseran, les complexes industriels font place à une montagne de plus en plus sauvage. UNE VASTE CITÉ MILITAIRE Gardiens de la Haute-Maurienne, les cinq forts de l’Esseillon verrouillent lavallée. Le royaume dePiémont-Sar- daigne édifia ce complexe entre 1820 et 1833 pour empêcher le passage des Français vers sa capitale, Turin. Agrip- pés les uns au-dessus des autres à leur éperon rocheux, les forts portent chacun un prénom de la famille royale de Savoie. On s’informe chez Marie- Thérèse, devenu Centre d’interpréta- tion du patrimoine fortifié ; on déjeune chez Marie-Christine, un restaurant ;

La redoute Marie- Thérèse entraîne ses visiteurs dans un vaste réseau de souterrains. Depuis 2007, ce fort abrite un espace muséal qui retrace la construction de la barrière d'Esseillon, son adaptation à la montagne et son rôle dans l'Histoire militaire de la Savoie.

Page de gauche : La géographie sert parfois la guerre. C’est ce qu’a compris la maison de Savoie en dressant la barrière de l’Esseillon (commune d'Aussois). Perchée à plus de 1500 mètres d’altitude, elle verrouille l’accès à la Haute-Maurienne et au col du Mont-Cenis. Ci-contre: La redoute Marie-Thérèse. Quelle surprise, alors, de voir un enfant filer à toute allure à tra- vers les airs! Renseignements pris, il s’agit d’un jeune utilisateur de la tyrolienne de la via ferrata du Diable, la plus longue de France (3760 mètres en 7 tronçons). Les forts de l’Esseillon, qui n’ont jamais connu l’épreuve du feu, sont devenus un vaste espace de visite et de jeux… À quelques kilomètres de là, les grim- peurs s’en donnent à cœur joie sur le monolithe de Sardières. Ce piton, qui dresse ses 93 mètres de cargneule (calcaire dolomitique de couleur ocre jaune) au-dessus des épicéas, est un haut lieu de l’escalade. LA PLUS LONGUE VIA FERRATA DE FRANCE

et on visite Victor-Emmanuel : ses huit bâtiments étagés à flanc de falaise formaient une vaste cité militaire qui a abrité 1500 soldats. Aujourd’hui, on déambule de la poudrière au can- tonnement, de l’hôpital à la batterie basse surplombant la gorge de l’Arc.

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