Echappées Belles - Un été dans les Alpes
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Les gendarmes du PGHM vont porter assistance à des alpinistes en difficulté au pilier Gervasutti, sur le mont Blanc du Tacul. Sans hélicoptère, beaucoup de leurs opérations seraient encore plus compliquées voire impossibles. Le leur est un Écureuil EC145.
Tandis que le pilote immobilise l’engin en vol stationnaire, son collègue sus- pendu à son treuil descend à la hau- teur de l’alpiniste, l’attache à lui avec un mousqueton. Tous deux remontent à bord. Alain a déjà retrouvé des cou- leurs. « J’ai eu un “coup de mou” après un violent effort en falaise. Je n’avais pas pris le temps de m’acclimater. » Pour le pilote, plus de 10000 heures de vol au compteur, cette intervention s’appa- rente à de la routine. « Les pales étaient à deux mètres de la paroi mais c’était un treuillage vertical assez facile. Et rien de grave : donc, un beau secours ! », lance- t-il satisfait en contemplant les Drus. De retour à la DZ, terrible nouvelle : le sexagénaire du refuge Vallot est mort. Patrice Ribes a les traits tirés. La mis- sion qui l’attend est bien plus délicate qu’un treuillage sur la face Nord des Grandes Jorasses. « Le plus dur dans cemétier, c’est de prévenir les familles. » + Pour contacter le PGHM, composer le 18, le 112 ou directement le 0450531689.
devenue un stade. » Un guide de mon- tagne appelle. « Mes deux clients sont épuisés, ils n’avancent plus. » Sur la DZ des Bois, les gendarmes râlent : « Ils sont tout près du refuge! Donne-leur du sucre ! » On ne déplace pas un hélicop- tère, deux secouristes et un médecin pour un simple coup de fatigue. Sauf exception. Comme pour Alain, 72 ans. La radio parle d’un homme en souf- france sur l’arête des Cosmiques. « Il a des antécédents cardiaques. » Cette dernière information justifie l’inter- vention. L’Écureuil s’envole illico. Alain est coincésur une vire, àbout de forces.
décompression. Une équipe est partie à pied mais, avec l’orage, impossible de dépasser le refuge du Goûter. » UN TREUILLAGE RÉUSSI ET UNE ANNONCE DÉLICATE Sur les 4500 secours en montagne recensés chaque année en France, 1000 concernent le massif du Mont- Blanc. « L’utilisation du téléphone por- table a fait monter les interventions en flèche, observe un gendarme parmi les plus aguerris. Avant, se faire secou- rir était honteux. Aujourd’hui, les gens se déresponsabilisent. La montagne est
Même dans la salle de commandes de la base, les sauveteurs du PGHM ne quittent pas leurs chaussures d’alpinisme et leur équipement d’escalade.
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