Echappées Belles - La Côte Atlantique

ÉCHAPPÉES BELLES

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L’ HERBE , V I LLAGE AUTHENT IQUE MA I S EXOT IQUE « Ici les villas sont algériennes et les pins parasols affichent des airs japonais. » L’écrivain Pierre Benoit aimait le village de L’Herbe. Préservées grâce à un classement à l’Inventaire des sites pittoresques, ses cabanes ostréicoles sont toujours dans leur jus (photo ci-dessous) , les villas balnéaires ont les pieds dans l’eau et les roses trémières envahissent les allées. Une placette accueille les boulistes et les mamies qui commentent les nouvelles du jour. À l’entrée du village, l’ « hôtel de la Plage » n’a pas bougé, si ce n’est que les cousines Magne ont passé la main. Cette pimpante bâtisse de 1860 tout en bois accueillait à l’origine les résiniers, avant de devenir le repaire de célébrités. Lino Ventura y avait sa chambre, avec lavabo et bidet. Il ne manque même pas une église à la carte postale. Face à la mer, une chapelle colorée qui hésite entre le néogothique et l’art mauresque. C’est ce qu’il reste de la Villa algérienne, le rêve d’Orient de Léon Lesca, entrepreneur et hommes d’affaires qui possédait presque toute la presqu’île. Sa villa des Mille et une Nuits fut rasée en 1960 pour faire place à un immeuble. Pierre Benoit n’aurait pas aimé.

din paysager; La Pagode à l’allure colo- niale avec sa toiture à quatre versants et son toit débordant soutenu par de fines colonnes; la très belle Marie-Jeanne, construite en 1908, première maison en dur de la Pointe, avec ses deux pignons surplombant deux vérandas reliées par une galerie. Ce saint des saints se dénomme les « 44 hectares ». À l’ori- gine, en 1905, il s’agissait d’un lotis- sement dévolu à une cinquantaine de particuliers. Les décennies ont passé et le site est devenu une enclave pour pri- vilégiés de la fortune et people en quête de naturel. Car si les maisons font rêver, les allées sont restées sablonneuses et on s’y perd facilement, d’autant qu’elles portentunnom,mais justesur lepapier... Après « Chez Hortense », il devient diffi- cile de suivre le sentier car le littoral est sans cesse grignoté par les courants violents des passes. Glissez-vous par le sentier derrière le restaurant avant de rejoindre la route qui mène à la plage de la Pointe. Vous êtes au bout du bout. La houle océanique rentre ou se retire du Bassin quatre fois par jour au rythme des marées. Entre 200 à 400 m 3 d’eau se fraient un chemin dans les passes où la navigation est très dangereuse. À voir les violents courants qui l’agitent, on comprend que le Cap-Ferret est un rêve bâti sur le sable, condamné, un jour ou l’autre, à disparaître… + Office de tourisme de Lège-Cap-Ferret 1 avenue du Général-de-Gaulle, 33950 Lège-Cap-Ferret. 0556039449 ; lege-capferret.com

de littoral qui imagi- naient d’y construire une gigantesque marina ! Une pres- sion très forte de l’opinion publique et un référendum organisé par la ville deLaTeste-de-Buch coulèrent ce projet sacrilège!

LE TR IANGLE D’OR DE LA POI NTE Un sentier fait le tour de la Conche et continue jusqu’au restaurant « Chez Hortense », une institution gastrono- mique avec sa terrasse en bois face à la dune du Pilat. Au gré du sentier, se dévoilent, avec pudeur, les villas de la Pointe. C’est à laquelle vous fera le plus rêver… Il y a les plus anciennes comme Les Courlis, dont la façade s’orne d’un motif avec deux oiseaux; à côté, La Ruche, typique avec sa construction de plain-pied, ses toits de tuile et ses volets vert clair; Isabelle, qui affiche un air presque normand et un superbe jar-

par le boulevard de la Plage, ourlant le rivage. Ce quartier des pêcheurs, avec ses cabanes aux toits en forme d’étrave de bateau et les terrasses croulant sous les fleurs, a un sacré charme. La route de la Conche est un accessit à l’un des plus beaux, des plus exclusifs du Cap: le Mimbeau, une longue longe de sable, une lagune, dénommée « lugue ». Peu- plée d’oyats, de tamaris et d’une multi- tude d’oiseaux qui viennent picorer dans lesherbesdécouvertespar lamarée. Ce cadeau de la nature fut l’enjeu en 1970 d’une âpre bataille entre les riverains et amoureux des lieux et des bétonneurs

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