ECO TOUR 2020

ÉDITO

Les nuages qui ont assombri les perspectives de l’économie mondiale tout au long de l’année 2019 se dissipent progressivement. Un Brexit sans accord a été évité de justesse, même si les négociations qui débutent, afin de définir les contours du nouveau partenariat entre le Royaume-Uni et l’Europe, s’an- noncent ardues ; le bras de fer commercial entre les États-Unis et la Chine connaît une accalmie après la signature d’un accord dit de phase I, une trêve qui marque une pause dans un conflit durable entre ces deux puissances rivales ; les tensions entre les États- Unis et l’Iran n’ont pas débouché sur l’escalade tant redoutée. Ces incertitudes en partie levées, la phase actuelle de ralentissement pourrait laisser place, courant 2020, à une légère embellie, à supposer que de nouveaux aléas politiques ou géopolitiques ne viennent perturber la bonne marche du cycle. Les secteurs d’activité dépendant de la demande mondiale pourraient ainsi amorcer une timide re- prise, sachant néanmoins que le pétrole restera otage des tensions régionales dans le Golfe. La croissance européenne a épousé le ralentissement mondial selon des rythmes différenciés. Les pays, comme l’Allemagne, plus ouverts sur l’extérieur et ayant un poids relativement plus important de l’industrie dans leur économie, ont été davan- tage sensibles à la détérioration des échanges 2020 : consolidation du cycle en cours

mondiaux sur fond de guerre commerciale. L’économie française, plus acyclique et moins exposée aux conditions extérieures, a fait preuve de résilience grâce notamment à la bonne tenue de la consommation des ménages. Les dépenses sociales ont, comme à l’accoutumée, joué un rôle d’amortisseur pendant la phase de ralentissement. Les mesures en faveur du pouvoir d’achat, déci- dées par le gouvernement suite au mouvement des Gilets jaunes, ont donné un coup de pouce bienvenu. La consommation devrait rester le principal mo- teur d’une croissance française stabilisée autour des 1,2% en 2020. Les secteurs de biens ou de services tournés vers la demande domestique devraient tirer leur épingle du jeu à l’exception notable de l’automo- bile, un secteur aux prises avec une transformation industrielle de grande ampleur. L’attractivité de la France pourrait, en revanche, pâtir des mouvements sociaux à répétition, de quoi peser sur la saison tou- ristique. Avec ce léger mieux anticipé et grâce à la bienveil- lance des banques centrales qui les alimentent en carburant, les marchés ont des raisons de se réjouir et devraient, sauf accident, rester bien orientés en- core cette année.

Isabelle Job-Bazille

Contact pour joindre l’auteure : sophie.gaubert@credit-agricole-sa.fr

CRÉDIT AGRICOLE - ECO TOUR 2020

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