Itinéraires mythiques en camping-car

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NICE, UNE PASSION RUSSE Donc, de fortin point, mais un panorama sur : port Lympia où Apollinaire allait fumer l’opium en com- pagnie de Louise de Coligny-Châtillon qu’il a rencon- trée dans un restaurant de Nice ; les cascades de toits ocre orangé de la vieille ville ; les collines, dont celle de Cimiez, qui ceignent la fondation grecque de Nikaïa. Cette harmonieuse virgule verte qui griffe Nice en deux est la promenade du Paillon, sorte de jardin-fleuve. Le Paillon était un petit fleuve côtier, autrefois, avant d’être recouvert et canalisé, bien indiscipliné. Enfant élevé dans ce quartier populaire, l’écrivain niçois Louis Nucéra en fit l’un de ses personnages principaux dans certains de ses romans. Aujourd’hui, cette coulée verte de 12 hectares, reliant le Théâtre national de Nice à la mer, accueille

également des œuvres monumentales d’artistes contemporains (Bernar Venet, Sacha Sosno…). La cathé- drale orthodoxe Saint-Nicolas, le château Valrose ou l’ancien palais de la princesse Kotchoubey (actuel musée des Beaux-Arts) racontent l’histoire de l’engouement des Russes, après la « colonisation » anglaise, pour la Côte d’Azur. Tout commence avec l’impératrice Alexandra Feodorovna, l’épouse du tsar Nicolas I er , qui entraîne dans son sillage les grandes familles de l’aristocratie ébahies par ce climat enchanté. Nombre de « Russes blancs » y trouveront aussi une terre promise. Deux des piliers de la littérature, Anton Tchekhov et Nicolas Gogol, y trouveront l’inspiration créatrice. De nos jours, la French Riviera est toujours courtisée par les Russes, principalement des oligarques capables de dépenser des dizaines de millions d’euros pour s’offrir un pré carré bien gardé sur la « presqu’île des milliardaires », Saint- Jean-Cap-Ferrat. Autre temps, autres mœurs… DE VERTIGINEUX POINTS DE VUE À la sortie de Nice, nous cherchons un peu notre chemin. Une fois de plus, la N7 est débaptisée. Il faut suivre la D2564 qui se love autour du mont Gros et se déploie sur les crêtes à plus de 500 mètres d’altitude. De la Grande Corniche, redescendons d’un cran sur la Moyenne Corniche au tracé virevoltant. À chaque virage, sa surprise : de vertigineux points de vue sur la rade et le port de Villefranche-sur-Mer, la citadelle de Saint-Elme, le mont Boron. Èze, où les souvenirs de Friedrich Nietzsche (qui s’y promenait lors de sa convalescence) et de Francis >

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