Itinéraires mythiques en camping-car

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précaution – les départementales D59, D46 et D12, via Neuvy-Deux-Clochers, Morogues et Henrichemont (éton- nant village en cœur étoilé, créé par Sully au xvii e siècle). L’odeur de sous-bois et d’étangs typique de la Sologne a déjà pénétré votre habitacle lorsque vous parvenez à La Chapelle-d’Angillon, où l’arrêt s’impose. Ce village-rue d’allure quelconque, coupé en deux par la D940, ne peut laisser insensible les fans de romans : c’est ici qu’est né Alain-Fournier, l’auteur du GrandMeaulnes, chef-d’œuvre de la littérature romantique française. Sa maison natale, très modeste, trône au bord de la route. D’autres per- sonnes illustres ont vécu à La Chapelle-d’Angillon. Du ix e au xviii e siècle, la ville était sur les terres d’une princi-

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pauté, Boisbelle, en témoigne le château. Le duc de Sully en fut le seigneur. Diane de La Marck le fréquenta et servit de modèle au personnage de La Princesse de Clèves . Plus récemment, le roi d’Albanie en exil, Léka I er , y fut accueilli. Des épisodes qu’aime raconter le comte Jean d’Ogny, le très érudit propriétaire. DE LA VERRERIE D’OIZON À LA FAÏENCE DE GIEN Il est pourtant un autre château qui soutient la comparaison : La Verrerie à Oizon à 12 kilomètres au nord de la Chapelle- d’Angillon, par la D926. Son architecture Renaissance sur- git au milieu des bois, au bord d’un vaste étang. Jacques Cœur était-il dans le coup ? Pas cette fois. Le domaine a bien appartenu à Charles VII. Mais après avoir sollicité les Écossais pour «bouter les Anglais hors de France», selon l’ex- pression de Jeanne d’Arc, il l’offre en récompense aux Stuart, la famille royale écossaise. Ces derniers y font construire le château et n’auront de cesse de l’embellir. Oubliée par la suite, la demeure sera redécouverte en 1842 par Léonce de Vogüé. La famille détient toujours cette bâtisse et son domaine de 800 hectares. Peut-être Jacques Cœur vint-il au château, dont on découvre par la visite les beaux salons, la bibliothèque, la chapelle et la galerie à trophées de chasse, mêlant histoire écossaise et berrichonne. «Il arrive que l’été, nous voyions ici des hommes en kilt», sourit Ghyslaine, une des guides-conteuses de La Verrerie (voir aussi encadré ci-contre sur Aubigny-sur-Nère). Après Aubigny, l’air de la Loire approche. Voilà Argent-sur-Sauldre et son château- musée des Métiers et des Traditions de France. Puis Gien et sa faïence, première ville officielle de la route des châteaux de la Loire. Mais c’est une autre histoire… ẞ

Chateau de La Chapelle-

d’Angillon (18) où plane le souvenir de la princesse de Clèves.

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AUBIGNY-SUR-NÈRE, LA MÉMOIRE ÉCOSSAISE Dans cette petite ville bordée de maisons à colombages, on est surpris d’apercevoir une cabine téléphonique made in England, devant l’église. À la mairie, des mannequins cartonnés en kilt sont posés dans le hall… Pure fantaisie ? Pas le moins du monde. Comme le château de La Verrerie, Aubigny échut dans l’escarcelle des Stuart, grâce à Charles VII. La ville ne fut rendue à la couronne de France qu’en 1673, après deux siècles et demi de «protectorat écossais». Jumelée avec Haddington, en Écosse, Aubigny accueille chaque année des fêtes franco- écossaises. Et il paraît que des familles donnent

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PRATIQUE

encore des prénoms britanniques à leurs rejetons…

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