Détours Villages 2021

chacun avec son four à pain, sa fontaine, sa fruitière et sa chapelle, afin de limi- ter les dégâts du feu. Ainsi, l’incendie de 1686 ne toucha que le quartier de la Ville. Au xix e siècle, Saint-Véran commença à s’ouvrir au tourisme, grâce à la route des gorges qui relie Guillestre au Quey- ras. On vit arriver des alpinistes anglais et américains, tels Edward Whymper et William Coolidge, avides de se mesurer aux sommets environnants. Saint-Véran compte alors sa plus forte population, autour de 800 habitants, pour à peine plus d’un tiers aujourd’hui. LES FUSTES, UN HABITAT TYPIQUE Partez à la découverte de Saint-Véran etdesesquartiers,ouruas,quiexistent toujours, même si l’urbanisation a com- Maison traditionnelle avec une « fuste » (grange à l’étage), ses balcons séchoirs en encorbellement, et sur la façade, un cadran solaire, objet emblématique du Queyras.

Franck Charton / hemis.fr

grange en bois qui occupe deux étages. Le rez-de-chaussée était réservé à la famille et au bétail, quelquefois avec une seule pièce pour tout le monde, hommes et bêtes se réchauffant mutuellement pendant la saison hivernale; s’il y avait une étable, elle était à l’arrière, avec un accès en pente. Au-dessus, la grange était bâtie en troncs de mélèze, alignés de manière à laisser passer l’air, pour sécher le foin; idem pour les balcons en bois avec planchers à claire-voie, où séchait le seigle. Bâti à côté, le caset était une maison miniature, coiffée de lauzes de schiste. On y trouvait la cui- sine (fougagno), la resserre à pain qu’on cuisait deux fois par an, une étable pour les brebis (estabiot). Il arrivait qu’on y dorme l’été. Autrefois à part, le caset Encore une splendide maison traditionnelle avec fuste et caset , construite en mélèze, un bois utilisé depuis très longtemps dans la région, notamment pour sa résistance au froid et à l’humidité.

blé les zones de coupe-feu d’autrefois. Le Châtelet, la Ville qui regroupe l’école, la mairie et l’église paroissiale, Pierre- Belle avec son temple protestant, le Vil- lard et les Forannes. Au fil des ruelles, on peut admirer les « fustes », typiques de l’habitat traditionnel de montagne. Les grosses maisons de pierre à moi- tié enterrées sont surmontées d’une

LA FOLIE DES HAUTEURS Perché à 2042 mètres, Saint-Véran est souvent présenté comme le plus haut village d’Europe. Ce que le cadran solaire de l’église traduit par : « Lou plus aouto coumunoutas inte se mangeu lou pas de Diou », c’est-à-dire « la plus haute commune où l’on mange le pain de Dieu ». Or, il faut distinguer village et commune, celle-ci englobant l’école, la mairie et l’église. La commune de Tignes a son église à 1 790 mètres, mais la mairie et le cœur de village à 2 100 mètres ; Val Thorens est à 2 300 mètres. Citons aussi le village de Juf en Suisse, à 2 133 mètres et celui de Trepalle en Italie à 2 069 mètres. Saint Véran, coiffé au poteau !

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