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Les étés au jardin restent sertis dans notre mémoire et rares sont les jardiniers qui n’attendent pas le prochain avec un brin de curiosité ou d’impatience. Bien sûr, on est pressé de récolter les fruits et légumes du jardin, que l’on bichonne depuis plus de cinq ou six mois. Mais ce n’est pas tout : on a hâte aussi de retrouver ces instants suspendus où l’envie et le besoin de travailler la terre ne nous taraudent plus, ces parfums de lavande et d’hélichryse, insistants, la chaleur évidemment, mais aussi son corollaire, la fraîcheur derrière laquelle on court : le ventre de la bouteille givré de buée, l’ombre tamisée du bouleau, celle plus dense du tilleul, celle presque noire du magnolia persistant, la pluie que l’on n’attendait plus. Alors puisqu’il nous est offert, profitons pleinement de cet été qui vient, qui est là. Catherine Delvaux

© GAP Photos//Dave Zubraski