DJA_136

édito

Le printemps est facétieux. Il se moque de ses définitions, astronomique, météorologique

ou même calendaire. On a beau essayer de le figer entre l’équinoxe portant son nom et le solstice d’été, ou de l’anticiper en remplissant avant l’heure les rayons des jardineries de tulipes en fleurs, le printemps bouscule souvent son curseur : on a connu des printemps précoces et d’autres si flemmards, que l’été les a doublés sans presque qu’ils n’adviennent. En fait, le printemps n’est fidèle qu’à sa seule étymologie, du latin primus et tempus , la bonne, la première saison. On sait qu’il est là quand quelque chose soudain se déverrouille : la sonorité de l’air qui change, un vent frais devenu amical, un déclic de lumière, la respiration qui s’élargit, les bourgeons qui gonflent sans plus de retenue, la couleur de l’herbe qui change… Alors là oui, on sait que la bonne saison des jardiniers est là.

Catherine Delvaux

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