DFA ETUDIANT CADIF

vraiment payer moins

Étienne Lehmann

Professeur d’économie à l’université de Paris 2 Panthéon-Assas

Cette réforme ne fait pas que des gagnants

\\ Alors qu’un rapport de l’Office français des conjonctures économiques (OFCE) de 2017 évoque un gain moyen de 579 euros par ménage, la suppression de la taxe d’habitation ne fait pas que des gagnants. Et ce, même si cette mesure, contrairement à ce qui avait été annoncé dans un premier temps, concernera finalement l’ensemble des propriétaires et des locataires de leur résidence principale au plus tard d’ici à 2021. Motif ? Pour près de 4 millions de contribuables, la disparition progressive de cet impôt local ne change rien dans la mesure où ils en étaient déjà exonérés. Quant aux propriétaires de résidences secondaires et de logements vacants, cette réforme ne les concerne pas à court terme, au sens où ils continueront à payer leur taxe d’habitation dans les mêmes conditions. Le seul danger pour eux est d’avoir à essuyer une possible hausse de cette taxe dans les années à venir. Côté gagnants en revanche, les propriétaires bailleurs bénéficieront à terme davantage de cette mesure que les autres. Car, aujourd’hui, dans le calcul du loyer qu’il est prêt à assumer, un locataire prend en compte le montant de sa taxe d’habitation. Or, en échappant désormais au paiement de cette taxe, il acceptera plus facilement un loyer plus élevé. //

J.-L. BERTINI

MA_CONCLUSION L’un des arguments avancés pour justifier de la disparition de la taxe d’habitation est le caractère soi-disant inégalitaire de cette fiscalité. La supprimer ne résout pourtant pas le problème. Au contraire, c’est une mauvaise réponse qui crée d’autres sources de tensions.

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DOSSIER FAMILIAL 15

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