DF Expert 15 CADIF
travauxd’intérêt général
Yannick L’Horty
Économiste au Conseil d’analyse économique
Le bénévolat n’est pas une bonne idée pour tout le monde \\ Faire appel au volontariat pour des actions de bénévolat peut potentiellement permettre aux allocataires du RSA de sortir de la pauvreté. Néanmoins, tout dépend à qui s’adresse le dispositif. Pour les personnes les plus éloignées de l’emploi qui cumulent des difficultés sociales, médicales, financières ou familiales, ce n’est pas forcément une bonne idée. Exemple: une jeune mère isolée avec des enfants dont un de moins de trois ans doit avant tout avoir réglé ses problèmes grâce à l’éventail des aides existantes – au logement, à la scolarisation des enfants, à l’accès aux soins ou aux droits, etc. –, avant de se voir imposer de nouvelles contraintes. En revanche, pour des allocataires plus proches de l’emploi, le plus souvent des hommes jeunes et sans charge de famille, la remise en activité par le bénévolat facilite l’accès aux réseaux professionnels et développe le capital d’expérience, ce qui bénéficie à leur insertion. On constate que les chantiers d’insertion augmentent souvent l’estime de soi des personnes qui y participent, car les tâches sont visibles de tous au niveau local. Attention, les missions confiées aux bénéficiaires d’aides sociales doivent concerner des domaines spécifiques, hors des secteurs marchands classiques, afin qu’il n’y ait pas distorsion de concurrence. //
E. GARAULT/PASCOANDCO
MA_CONCLUSION Les collectivités locales sont désargentées et le coût du RSA progresse, tandis que la réduction du nombre de contrats aidés les pénalise. Elles ont donc de moins en moins de moyens, alors qu’elles doivent mobiliser plus de personnes pour faire face aux besoins d’intérêt général.
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DOSSIER FAMILIAL # EXPERT 13
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