Les villages préférés de nos régions

à peu, il construit son œuvre. C’est ici, en compagnie de ses jeunes collègues Émile Bernard et Paul Sérusier qu’il invente le synthétisme, à l’origine de la création de l’école de Pont-Aven : pas de perspective, une composition géométrique, avecdesaplatsdecouleurs vives, soulignés de traits à la mode des estampes japonaises, et suppression des détails. 14 MOULINS AUTOUR D’UN PONT Plusieurs circuits à travers le village, proposés par l’office de tourisme, sont autant d’occasions de découvrir les lieux qui ont inspiré le peintre et ses amis. Une promenade le long du quai Théodore-Botrel raconte l’histoire du port et des bateaux qui transportaient du blé, des pommes de terre, du bois, du sel, de Brest à Saint-Jean-de-Luz, ainsi que des huîtres de Belon au Le village a gardé des témoins de cette activité commerciale, notamment les nombreux moulins…

D’une rive à l’autre, d’une ruelle à l’autre, coquettes maisons anciennes et recoins bucoliques se succèdent.

Jacques Sierpinski / Détours en France

a pris la succession de la pension Gloanec, où l’artiste venait séjourner avant de lui préférer l’hôtel Gloanec, tenu par la même Marie-Jeanne, et qui s’appelle désormais Les Ajoncs d’or. Lui faisait face l’hôtel des Voyageurs, tenu par une autre figure de Pont-Aven, Julia Guillou, surnommée «la bonne hôtesse» par ses clients peintres. Il abrite aujourd’hui le musée de Pont- Aven. Ouvert en 1985, rénové et agrandi en 2016, il présente sur trois niveaux les œuvres de l’École de Pont-Aven et du mouvement nabi et de leurs principaux représentants, avec une quinzaine de tableaux de Gauguin, et d’autres signés Paul Sérusier, Émile Bernard et Maurice Denis. De quoi ouvrir l’appétit

xix e siècle. L’arrivée du chemin de fer et de la ligne Quimperlé-Concarneau sonna le déclin du cabotage. Le port vit désormais au rythme de la plaisance, mais le village a gardé des témoins de cette activité commerciale, notamment les nombreux moulins qui fabriquaient la farine. La bourgade était surnommée «le vieux pays des moulins» : ils étaient une quinzaine, implantés de part et d’autre du pont principal. Rue du Port, le moulin Ty Meur a ainsi servi de modèle à Gauguin pour son tableau Les Lavandières, celui du Grand Poulguin est désormais un restaurant, comme nombre d’entre eux. Le cœur du village bat autour du pont principal. Sur la place Gauguin, la Maison de la presse

En été, un des grands plaisirs touristiques est d’arpenter la rue du Port, pour apprécier la luminosité si particulière de Pont-Aven entre deux visites de galeries d’art.

Emmanuel Berthier / hemis.fr

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