Les villages préférés de nos régions
AUVERGNE-RHÔNE-ALPES MONTPEYROUX
Ci-contre, une ruelle charmante de Montpeyroux, et le donjon médiéval construit suite à la conquête de l’Auvergne sous Philippe-Auguste. Statue de Saint-Verny, patron des vignerons.
Christian Guy / hemis.fr
des tailleurs de Montpeyroux, les cha- piteaux sont un bel exemple de leur talent. Le cœur de Montpeyroux bat au rythme des venelles pentues qui flirtent avec les dénivelés de la butte. L’ensemble tisse un labyrinthe, ponctué de passages voûtés et de coursières, au long duquel s’égrènent les signes du passé : ici un linteau gravé d’une date, là une clé de voûte sculptée d’un motif moyenâgeux, un appui mouluré du xviii e siècle, une croix de fer qui tutoie le panorama… Ils racontent à leur façon la petite histoire des gens d’autrefois, et les sauvent de l’oubli. L’oubli, c’est ce qui a bien failli arriver au village! Vic- time de la crise du phylloxera en 1896, puis de la guerre de 1914, il a vu sa population passer de 570 à 180 après la Première Guerre mondiale. Abandonné par la population, il courait vers sa ruine lorsque, dans les années 1950, un architecte d’Issoire du nom de Joseph Pérol, aidé par le préfet Yves Pérony, décide de ressusciter le village en fon- dant l’association Village de l’Espoir. Il fait venir des jeunes qui s’attellent bénévolement à la reconstruction des maisons, la municipalité loue à bas prix des locaux pour faire venir des arti- sans d’art. Une tradition qui a perduré
Denis Caviglia / hemis.fr x 2
LA DEUXIÈME VIE DE MONTPEYROUX Avant de franchir le porche, allez voir l’église: toute d’arkose parée, elle arbore un style romano-byzantin du plus bel effet… mais pas d’époque, puisqu’elle fut bâtie au xix e siècle, alors que le village était très prospère. On pourrait en effet s’y tromper, au vu de son plan basilical qui rappelle celui des grandes églises de pèlerinage de la région et à la taille de son déambula- toire, espace dévolu aux processions, ici particulièrement grand compte tenu du nombre d’habitants. Œuvres
ture près de celle-ci et de l’office de tourisme, car Montpeyroux se savoure à pied, en songeant aux voyageurs de la voie Regordane qui venaient ici faire une halte. Le cœur du village se cache derrière le porche du xiv e siècle, le plus beau vestige des remparts, d’ailleurs classé monument historique. Il gardait l’entrée nord-ouest du village, là où le tracé de l’enceinte est le plus visible ; au sud-est ne subsistent que des sou- venirs de tours, emprisonnées dans les habitations au point qu’il est difficile de les isoler d’un seul coup d’œil.
Hors-série / Détours en France / www.detoursenfrance.fr
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