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Les 75 fenêtres à cives flattent le regard. La demeure abrite un fleu- ron gastronomique qui a remis au goût du jour Le clocheton en lanterne du bâtiment principal ( xviii e siècle, ci-dessus) des Hospices civils se place dans la perspective des clochers des églises avoisinantes. Dont la flèche ouvragée (1439, photos de droite) de la cathédrale Notre-Dame.
l’accès dans le vaste espace dévolu à la méde- cine depuis le Moyen Âge. Dans les entrailles du bâtiment baroque des Hospices civils, long de 150mètres, des colonnes gothiques trapues sou- tiennent les deux nefs d’une cave multisécu-
laire: elle a été créée… en 1395. L’hôpi- tal, propriétaire de nombreuses terres viticoles à la fin de Moyen Âge, y élevait son vin. Cette activité faillit bien dispa- raître au début des années 1990 mais, depuis, une association de vignobles a relancé ces chais. Point de nostal- gie donc, dans la galerie des foudres en chêne, avec des tonneaux et des vins historiques, dont un millésime de 1472! Le dernier à l’avoir goûté serait le général Leclerc, le libérateur de Stras- bourg, le 23 novembre 1944.
la choucroute de poissons. « Avec du flétan, du saumon et du haddock, nous composons un effet de crescendo », explique son chef Hubert Lépine. Rue des Sangliers, une autre table de la ville cultive la tradition. Chez Yvonne est une winstub, un bistrot à vin, depuis 1873. Tables, banquettes, décor mural, poutres apparentes… Tout est en bois dans cet écrin de convivialité, rehaussé de rideaux à carreaux rouges. « Après 1870, les Alsaciens se réunissaient autour d’un verre de blanc dans les winstubs. Ils parlaient en français dans le but de nar- guer l’occupant allemand et faisaient de la résistance culturelle en refusant de boire de la bière, pour consommer du vin. Ici, nous avons voulu garder l’âme de la winstub, avec une seule bière proposée sur notre carte », explique Marjolaine de Valmigere qui a repris, avec son frère Julien, l’affaire familiale en 2011. UNE CAVE HISTORIQUE DANS LES HOSPICES CIVILS Cet amour du vin suggère une autre escale strasbourgeoise. Au sud de la cathédrale, il faut emprunter une des
rues qui descendent vers l’Ill, fran- chir la rivière et, sur la rive opposée, prendre le temps de contempler la Vieille-Ville depuis le quai des Bate- liers, piéton depuis quelques mois. En fin de journée, alors que le soleil dore les façades des maisons à pans de bois, visiteurs et habitants flânent près de l’eau et pique-niquent sur un des quais flottants, dans la douceur de l’été. À quelques centaines de mètres au sud- ouest, la porte de l’Hôpital signale
La cave historique ( xiv e siècle) des Hospices deStrasbourg. Elle conserve sous sa voûte trois foudres datés de 1472, 1519 et 1525.
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