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Convoitée dès sa création, la capitale des Flandres n’est pas avare d’héritages. L’architecture éclectique en est le reflet et forme l’assise patrimoniale d’une ville célébrée aussi pour son histoire ouvrière. Aujourd’hui, toujours ambitieuse, la métropole devenue carrefour européen impulse des métamorphoses qui en font un laboratoire urbain observé avec envie et attention. T E X T E D E P H I L I P P E B O U R G E T – P H O T O G R A P H I E S D E S A M U E L D H O T E L I L L E C I T Y B R E A K

La Grand- Place. Un théâtre, des bars- restaurants, des boutiques haut de gamme, une librairie renommée, un grand journal régional, une Déesse et sa colonne… On trouve tout cela et surtout une belle ambiance sur cette superbe place du Général- De-Gaulle (son nom depuis 1944).

Lille ou le mélange des genres. Sur la Grand-Place, cœur de la ville, se côtoient plusieursbâtimentsdestyles très différents. La Vieille Bourse, d’architecture flamande (1652-1653), édifiée à l’époque « espagnole », est richement ornementée. En face, la Grande-Garde (1717), ancien logis des soldats du roi français occupé aujourd’hui par le Théâtre du Nord, est de conception classique. Quant au bâtiment datant du xx e siècle où est installé le quotidien régional la Voix du Nord, son style est plutôt néoflamand, avec son pignon à pas de moineau.

Les façades d’édifices à pilastres en brique, dites franco-lilloises, datent de la fin xvii e siècle. Tout, dans Lille, respire le cocktail des styles, héritage d’époques où les « régnants » (Flamands, Bourguignons, Hollandais, Français…) devaient imprimer leur marque. Pourtant, ce n'est pas choquant. Le temps a même rendu cet ensemble hétéroclite harmonieux, comme on peut aussi le voir place du Théâtre: l’Opéra de Lille, façon palais Garnier et la Chambre de commerce néo-flamande (tous deux du xx e siècle) s’accordent plutôt bien avec le Rang

de Beauregard, cet ensemble de maisons franco-lilloises construites au xvii e siècle, homogènes et discrètement décorées. LES COURÉES INDUSTRIELLES Le Vieux-Lille témoigne d’une autre imbrication. Celle d’un quartier primitif ( xi e siècle) devenu industrieux au xviii e siècle et investi désormais par de nouvelles populations, artistes, néobourgeois, cadres supérieurs… Dans cet écheveau urbain de brique et de pierre, aux rues à moitié commerçantes (rues Esquermoise et de la Monnaie…),

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