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Publication animée
CAP AU NORD LES SURPRENANTS RELIEFS D’UN « PLAT PAYS »
C A P A U N O R D
ÉDITION 2019
Randonnées nature insolites, étapes gourmandes, escales portuaires et patrimoine urbain
VOS ITINÉRAIRES AVEC LA CARTE MICHELIN DÉTACHABLE SPÉCIAL NORD ET BELGIQUE
VISITES GUIDÉES ET BONNES ADRESSES LILLE / DUNKERQUE / ANVERS
ESCAPADE EN BELGIQUE, DE LA PANNE À OSTENDE LE LITTORAL DE LA MER DU NORD EN ROUE LIBRE
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VIEUX-LILLE, EURALILLE, PARC DE LA DEÛLE LA CITÉ DU NORD SE RÉINVENTE
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ÉDITO NUMÉRO 200 18
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S I T ’ E S P A S M ’ I N C O I N …
Samuel Dhote / Détours en France
C’est tout de même curieux, il suffit de prononcer le mot « Nord » pour voir illico votre interlocuteur se rembrunir… Son sourire se fige, ses yeux se froncent dans une expression où l’on sent déjà poindre l’ombre des jours sombres et frisquets. Pourtant, de Nord ex- trême, version pôle Nord, il n’est ici pas question. Notre Nord évoqué déploie sa superbe et attachante capitale à une petite heure de TGV de Paris: rejoindre Arras n’est guère plus long qu’un trajet Paris-banlieue en RER! Vous n’y pouvez rien, pour beaucoup, le Nord est réso- lument le contraire, l’opposé, l’inverse et vice versa du Sud, le pays où les orchestres de cigales et les rivières de pastaga enchantent le quotidien. Mais trêve de déter- minisme géographique… Donc, on disait? Ah! le Nord, on en arriverait presque à le perdre! Alors pour mieux le (re)trouver, il faut y voyager. D’abord, c’est une mosaïque de pays, avec re- lief et couleurs à la clef. Prenez les monts de Flandre. Si la pudeur des gens du Nord n’en fait pas une mon- tagne, le paysage, piqueté de moulins, de fermes fla- mandes, de houblonnières, d’estaminets, n’engendre pas la mélancolie. Côté mer, oui, forcément plat comme la paume de la main. Les ciels et les flots, eux, n’ont pas fini de créer un sacré mouron aux peintres, photo- graphes et écrivains cherchant à en saisir les com- plexes beautés. Et d’écouter Raoul… de Godewarsvelde, le chansonnier lillois auteur de la ritournelle Quand la mer monte, quasi un hymne aux côtés du P’tit Quinquin et des Corons: « Suis ta voie et perds pas l’Nord / Perds pas l’Nord padada / Perds pas l’Nord. » Des gens du Nord, on dit aussi qu’ils ont dans le cœur le soleil qu’ils n’ont pas dehors. Après tout, « i vaut miux faire invie qu’pitié. » Ce pays joyeux et jovial existe bel et bien. Les Cht’is possèdent des prédispositions à
la fête, à la célébration des plaisirs simples de la vie. Non, ce n’est pas une blague à la Cafougnette, le p’tit personnage frondeur et farceur, inventé par le poète et mineur de fond Jules Mousseron! Qui n’a jamais mis les pieds dans une ducasse, suivi le cortège des Géants en entonnant Reuze Lied ou l’Air de Gayant, tournoyé, vire- volté, titubé bras dessus bras dessous avec la bande des Carnavaleux dunkerquois au son de la Cantate à Jean Bart, ressenti dans le ventre douillet d’un estami- net ce que les mots « Fraternité » et « Authenticité » voulaient vraiment dire…, celui-là a tant à découvrir. « Avec leur accent qui peine / Qui a la couleur des mines de charbon », ils ont la chaleur au creux du palpitant. Les pavés tracent des chemins, où les destins des hommes n’ont pas toujours connu la ligne droite. Gam- brinus dame depuis toujours le pion à Bacchus. Les bef- frois carillonnant « donnent l’heure à l’âge ». Les dimanches s’endimanchent de braderies, de jeux tradi- tionnels, de marchés, de baignades familiales sur les plages de Malo, Wissant, Wimereux ou Merlimont. Vous n’avez qu’à regarder ces festives fratries qui, le soir ar- rivant, rougies telles des écrevisses par le soleil, sont à la queue-leu-leu au pied de la baraque à frites.
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La place aux Oignons, dans le Vieux-Lille. Depuis le parvis de Notre- Dame- de-la-Treille, on y accède par la cour à l’Eau. Forcément, on se rue alors vers une des tables de l’estaminet, assoiffé d’Histoire locale!
Si certains pensent tout haut que ce ne seraient que navrants clichés, Cafougnette, comme diablotin surgit de sa cachette, leur répliquerait: « Le Nord, c’est souvent comme partout ailleurs, les gens du Nord sont comme tous les autres… Mais en mieux. »
P A R D O M I N I Q U E R O G E R RÉDACTEUR EN CHEF
Bertrand Rieger / Détours en France
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www.detoursenfrance.fr / Septembre 2019 / 218
NORD ET BELGIQUE S O M M A I R E N ° 2 1 8
P. 20 – LILLE
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PORTFOLIO : LA MER DU NORD VUE PAR… PHILIPPE CLÉMENT
12 LES RENDEZ-VOUS DE DÉTOURS : EXPOS, SORTIES ET COUPS DE CŒUR 18 OSEZ LE NORD 20 LILLE : CITY BREAK 24 EURALILLE, LE NOUVEAU VISAGE DE LA VILLE 28 LE PARC DE LA DEÛLE, HISTOIRE D’UNE RENAISSANCE 32 LES TERRILS, UNE MINE D’ACTIVITÉS 42 LE GOÛT DU TERROIR : LA VERGEOISE 44 L’AVESNOIS, LA PETITE SUISSE DU NORD 52 DUNKERQUE : CITY BREAK 58 PORTRAITS DE CARNAVALEUX 64 CE QUE LE NORD A APPORTÉ À LA FRANCE 66 BRASSERIES ET ESTAMINETS, LE RETOUR DES VALEURS SÛRES 74 ESCAPADE EN BELGIQUE : LA PANNE – OSTENDE À VÉLO 84 ESCAPADE EN BELGIQUE : ANVERS, CITY BREAK 92 L’ESCAUT, FLEUVE NOURRICIER 96 QUIZ 97 MOTS CROISÉS Samuel Dhote / Détours en France x 4
P. 44 – L’AVESNOIS
P. 84 – ANVERS
LA CARTE DÉTACHABLE NORD ET BELGIQUE
Il y a cent ans, le Nord était une terre de brasseries et d’estaminets. Au milieu du xx e siècle, l’un et l’autre ont failli disparaître. Nostalgie aidant, depuis vingt-cinq ans, on assiste au renouveau des bières locales et des bistrots flamands. Histoire d’un retour aux sources. P. 66 – BRASSERIES ET ESTAMINETS, LE RETOUR DES VALEURS SÛRES
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« Une partie de cette édition comprend pour les abonnés: une lettre de bienvenue, une lettre de réabonnement, et un hors-série En route vers Compostelle. Pour le kiosque et les abonnés: une carte Michelin spécial « Nord et Belgique » (Flandre occidentale), insérée entre les pages 98 et 99. »
218 / Septembre 2019 / www.detoursenfrance.fr
PUBLI-COMMUNIQUÉ
AUNORD Profitez de l’été indien à petit prix
LE NORD DE LA FRANCE ET LA BELGIQUE REGORGENT DE PÉPITES. LES INTERMINABLES PLAGES DE SABLE FIN, L’ANGLETERRE À MOINS DE 2 HEURES DE TRAVERSÉE OU ENCORE LE PATRIMOINE CULTUREL FONT PARTIE DE LEURS ATOUTS. SOFINCO VOUS ACCOMPAGNE POUR BIEN FICELER VOTRE PROJET D’ESCAPADE EN FAMILLE. Une destination à horizons multiples Pour savourer les belles journées de septembre, la Côte d’Opale vous tend les bras. Les dunes du Touquet Paris-Plage, son joli centre-ville et les falaises des deux caps Blanc-Nez et Gris-Nez méritent le détour ! Un peu plus au Nord, au départ de Calais, l’Eurotunnel fait la traversée sous la Manche jusqu’à Folkestone en 35 min chrono pour passer une journée, ou davantage, en Angleterre. Capitale des Hauts-de-France, la ville de Lille attire un maximum de visiteurs avec son centre historique, ses bâtiments classés et ses musées atypiques aux environs (la piscine de Roubaix, le musée du Louvre-Lens, LaM et le centre minier). La Belgique est à deux pas. Les villes maritimes et stations balnéaires d’Ostende, De Hann, Knokke-Heist offrent un cadre paisible au charme Belle époque pour qui souhaite profi- ter du bord de mer. Côté villes, à Bruges, Anvers et Bruxelles, les découvertes ne manquent pas, qu’il s’agisse de celles des musées, des Grand places et des canaux.
SE DÉPLACER EN PRATIQUE
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Pour vous rendre dans le nord de la France : • L’aéroport de Paris Beauvais-Tillé accueille près de 60 lignes aériennes low cost. Rejoignez ensuite le centre de Lille, qui se situe à 150 km, en bus (kombo.co/fr). Lille, Bruxelles et Anvers sont dotées d’aéroports. • Ouigo, l’offre à petit coût de la SNCF, rallie 3 gares dans le nord de la France ; Amiens, Tourcoing et Lille avec des billets à partir de 10-20 €/pers. • Rejoignez Lille depuis Paris en seulement 1h de TGV au départ de la Gare du Nord.
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PORTFOLIO
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LA MER DU NORD VUE PAR… PHILIPPE CLÉMENT
Philippe Clément est un photographe français, né en 1958. Alors qu’il n’est encore qu’un gamin, il éprouve de singulières émotions à observer la lumière. Ses changements brutaux, ses nuances subtiles, ses coups de pinceaux qui sculptent, redessinent et magnifient les paysages, l’intriguent autant qu’ils le fascinent. Ces émois juvéniles vont ensemencer un apprentissage en autodidacte de l’art photographique. Parallèlement à un travail d’illustrateur représenté en agence photo, Philippe Clément mène une démarche créatrice. Son œuvre, tant en noir et blanc qu’en couleur, a reçu de nombreuses récompenses. www.phclement.fr Le « plat pays », certes, mais ses paysages ne sont pas dénués de relief pour autant ! Rattaché aux stations balnéaires d’Ostdunkerque et de Saint-Idesbald, Coxyde peut s’enorgueillir d’avoir la plus haute dune de tout le littoral belge. Parmi les festivités qui animent l’endroit, le cortège « Hommage à l’art pictural flamand » célèbre l’enfant du pays : le peintre Paul Delvaux.
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D’IMAGES SUR WWW.DETOURSENFRANCE.FR
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Philippe Clement / Belpress / Andia
PORTFOLIO 10
LA MER DU NORD VUE PAR… PHILIPPE CLÉMENT
Situé entre Zeebruges et Le Coq (De Haan), le port de pêche de Blankenberge est devenu « LA » station balnéaire des Belges. À l’extrémité de la longue jetée (pier) se dresse le casino. Ourlée d’une immense plage de sable, la petite cité conserve d’importants témoignages architecturaux de son activité balnéaire élitaire, née à la Belle Époque, comme le Paravang et quelque cinq cents villas. En 1971, Jacques Brel y réalise en grande partie son premier long-métrage Franz, où il joue aux côtés de son amie, la chanteuse Barbara.
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D’IMAGES SUR WWW.DETOURSENFRANCE.FR
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Philippe Clement / Belpress / Andia
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T E X T E D E C L I O B A Y L E E T D O M I N I Q U E R O G E R L E S R E N D E Z - V O U S DETOURS DE
Créé en 1989, le festival Visa pour l’image invite, chaque année, des photojournalistes du monde entier à venir montrer leur travail à Perpignan. Son fondateur, Jean- François Leroy, est un ardent défenseur du métier, profitant toujours de l’événement font face ceux qui l’exercent. Au programme de cette quinzaine sont annoncées des expositions, ainsi que des conférences et des projections. Les thématiques de cette année? Les Gilets jaunes, la crise au Yémen, Daech, le Venezuela, le changement climatique… À l’occasion de cette 31 e édition, le festival prend également ses quartiers à Paris. La Cité de La Villette accueillera, par exemple, deux projections sur écran géant. pour rappeler les difficultés auxquelles
P H O T O G R A P H I E
VISA POUR L’IMAGE
Guillermo Arias / AFP
Depuis l’édition 2018, le Colmar Jazz Festival s’ouvre à de nouveaux publics, et ça marche ! L’an passé, la moitié des spectateurs découvraient la manifestation pour la première fois. 2019 s’annonce dans la même veine, avec des spectacles pour la jeunesse, un concert-cinéma de plein air, une déambulation musicale, des apéros jazz et, en « off », des événements gratuits. À l’affiche : Thomas Dutronc & les Esprits manouches, Big Daddy Wilson, Claire Parsons & Eran Har Even Duo (photo), Anthony Jambon, Térez Montcalm, SylvainLuc / StéphaneBelmondo…
JAZZ POUR TOUS À COLMAR
M U S I Q U E
Visa pour l’image. Du 31 août au 15 septembre 2019. Maison du festival. Place Armand-Lanoux, 66000 Perpignan. Entrée libre pour les expositions et les projections. visapourlimage.com
Colmar Jazz Festival. Du 1 er au 23 septembre 2019. 0369995633. festival-jazz.colmar.fr
Alexandre Lacombe
218 / Septembre 2019 / www.detoursenfrance.fr
Le Temps d’aimer la danse. Du 6 au 15 septembre 2019. Accueil du festival et billetterie: Gare du Midi. 23 avenue du Maréchal- Foch, 64200 Biarritz. 0559220302. letemps daimer.com
Hans Gerritsen
BIARRITZ AIME LA DANSE
Bientôt trente années que chorégraphes et des danseurs venus du monde entier se donnent rendez-vous à Biarritz, en septembre. « Près de 400 compagnies ont ainsi foulé, pieds nus, en chaussons, sur pointes ou en baskets, les scènes de la ville », comme le fait remarquer le maire
F E S T I V A L
de la station basque, Michel Veunac. La 29 e édition du Temps d’aimer la danse se conjugue toujours au pluriel, avec une programmation aussi copieuse qu’éclectique : des spectacles présentés en salle, mais aussi des répétitions publiques, des performances de rue, des conférences, des stages… Comme vous le propose le directeur artistique, le chorégraphe Thierry Malandain, vous n’avez plus qu’à « entrer dans la danse, et embrasser qui vous voudrez ! »
Le Nord, une terre de tradition
France Bleu Nord N°1 sur les grands évènements dans le Nord et le Pas-de-Calais
Ecoutez, on est bien ensemble
francebleu.fr
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C I N É M A
Le cinéma, aussi, a sa rentrée. Le top départ en est donné, depuis 1975, par le festival du Cinéma américain de Deauville. L’événement fait la part belle à la diversité des films tournés outre-Atlantique : cinémas hollywoodien ou indépendant, documentaires… Plus d’une soixantaine de films sont ainsi présentés au public français. Cette 45 e édition sera présidée par Catherine Deneuve. L’an passé, le jury avait récompensé Thunder Road , de et avec Jim Cummings. LES VEDETTES AMÉRICAINES DE DEAUVILLE Festival du Cinéma américain de Deauville. Du 6 au 15 septembre 2019. Pass festival : 1 jour, 35 €. Projections: Centre international, casino Lucien-Barrière et cinéma le Morny. 0231141414. festival-deauville.com
Ville de Nîmes
L A F É R I A D E S N Î M O I S
Réputée plus authentique, moins touristique que celle de la Pentecôte, la féria des Vendanges, dite « la féria des Nîmois », clôture chaque année
T A U R O M A C H I E
la temporada– la saison tauromachique – de Nîmes. Plus courte que sa cousine (4 jours en juin), elle propose le temps d’un week-end de trois jours en septembre, un programme endiablé de corridas, de courses camarguaises, de spectacles équestres, de bodegas et de fanfares. Le tout, dans une belle ambiance familiale. Pensez à vous habiller en conséquence : foulard bleu, T-shirt blanc et jeans… Denim, forcément, tel est le code vestimentaire des férias de Nîmes ! Féria des Vendanges de Nîmes. Du 13 au 15 septembre 2019. Office de tourisme. 6 boulevard des Arènes, 30000 Nîmes. 0466583800. nimes-tourisme.com
F E S T I V A L
MARSEILLE MARITIME
C’est la fin de l’été, et alors? À Marseille, on fête la mer tout au long du mois de septembre. Toutes les activités nautiques locales seront à l’honneur : kayak dans les calanques, paddle sur les canaux de Martigues, balade palmée dans le Parc marin de la Côte bleue, plongée à Riou dans le Parc national des Calanques, surf… Point d’orgue de ces manifestations iodées, la Grande Parade maritime. Le 22 septembre, elle réunira des centaines de bateaux, du canoë au vieux gréement. venus de tout le littoral phocéen. Pour ceux qui préfèrent la terre ferme, des animations culturelles et artistiques sont organisées partout en ville.
Septembre en mer. Du 1 er au 30 septembre 2019. Office de la mer. 72 rue de la République, 13002 Marseille. 0491909393. officedelamer.com
218 / Septembre 2019 / www.detoursenfrance.fr
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LES RENDEZ-VOUS DE DÉTOURS
LES COUPS DE CŒUR DE LA RÉDACTION Notre sélection de livres et de guides
Pour le photographe et reporter Charles Marion, ce n’est pas
l’homme qui a pris la mer mais bien la mer qui a pris l’homme. Après des études d’optique, il bifurque vers les deux passions qui l’animent, la mer et l’image. Mais traquer la belle lumière depuis le plancher des vaches lui apparaît insuffisant, frustrant. Son désir d’être dans l’action, pour ressentir exactement ce que les marins, les pêcheurs, les sauveteurs vivent dans leur quotidien sur l’Océan, le pousse à embarquer à leurs côtés. Un premier beau livre, La Mer et ses hommes (2016), nous emmenait, entre autres « aventures », aux côtés de l’équipage de l’Abeille Bourbon, remorqueur d’intervention, d’assistance et de sauvetage (Rias), l’ange gardien de la mer d’Iroise. Unis pour secourir est le fruit de deux années de travail intensif de la part de ce reporter au long cours, en immersion totale avec des équipes de sauveteurs de la SNSM, de marins-pompiers de la Marine nationale,
Charles Marion
Unis pour secourir – Immersion avec les acteurs du sauvetage en mer, de Charles Marion (texte et photographies), avec la participation de Marius Chapon. Éditions Charles Marion, 240 pages, 35 €. À commander en ligne auprès de l’auteur: charlesmarion.fr
« Printemps 2012. Rade de Cherbourg. Il y a parfois au fond de l’eau des choses inhabituelles. » Avec un tel incipit, difficile de lâcher Cherbourg, de Charles Daubas. Éditions Gallimard, 184 pages, 18 €.
Randos bière en France, de Fabienne
et Benoît Luisier. Éditions Helvetiq, 368 pages, 24,90 €. Si la simple idée de partir en randonnée vous donne déjà des ampoules aux pieds, les auteurs
de pilotes d’avions et d’hélicoptères
de l’Armée de l’air. Au-delà d’un ouvrage où abondent des photos uniques et dans
ce premier roman de Charles Daubas, « urbaniste né à Hong Kong, en 1981 », comme il est dit en 4 e de couverture. L’intrigue de ce thriller portuaire part d’une explosion qui endommage la digue. Les autorités voudraient classer l’affaire en « secret-défense », mais un adolescent aurait disparu… Le tout sur un fond de l’air qui n’a rien de frais. En cause: le tritium relâché en toute discrétion dans la nature, par l’usine de retraitement des déchets nucléaires de LaHagueetparlacentraledeFlamanville.
lequel des hommes remarquables livrent d’incroyables récits
de ce guide risquent de vous faire changer d’avis. En effet, ces deux petits Suisses ont développé des itinéraires, dont l’un des buts est de découvrir une bière artisanale. Sans se faire mousser, ils ont sillonné avec curiosité les chemins deFrance, cinqmoisdurant. Résultat: 70 itinéraires entre mer, campagne et montagne, qui associent le meilleur des paysages et du patrimoine avec le must de nos brasseurs locaux.
de sauvetages, Unis pour secourir porte très haut les valeurs des gens de mer. Solidarité, esprit collectif, humilité. Charles Marion est lui-même équipier- secouriste bénévole au sein de la Protection civile de Loire-Atlantique.
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LE NORD Pour découvrir ce Nord qui ne se livre pas aisément, l’écrivain dunkerquois Jacques Duquesne préconisait de s’en remettre aux vents. Ce souffle, prenez-le et laissez-vous guider par ses caresses. Du littoral de la mer du Nord, de Dunkerque à Ostende jusqu’aux verts chemins buissonniers de l’Avesnois, le plat pays a du relief ! Et plus que jamais, le plus court trajet n’est pas forcément la ligne droite. Raison de plus de voyager, de vivre, de flâner dans ce Nord et sur cette Côte belge tout en détours. D E S S E N T I E R S D U L I T T O R A L A U X N O U V E A U X T E R R A I N S D ’ A V E N T U R E D E S T E R R I L S … O S E Z DOSSIER RÉALISÉ PAR GILLES GUILLON, PHILIPPE BOURGET (TEXTE) ET SAMUEL DHOTE (PHOTOGRAPHIES)
Dans le quartier historique, la place aux Oignons (l’plachette), autrefois insalubre et à la bien mauvaise réputation, est devenue un lieu de rendez-vous privilégié des Lillois. Au pied des anciennes maisons ( xvii e siècle et début du xviii e ) de sayetteurs (tisserands), restaurées voire reconstruites à l’identique dans les années 1980, se déploient terrasses de cafés, restaurants et, tout à côté, une fabuleuse pâtisserie (Aux Merveilleux de Fred, rue au Péterinck).
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Attenante à la Grand-Place, la place du Théâtre, concentre quelques-uns des beauxmonuments historiques lillois: la Chambre de commerce rehaussée du beffroi et l'Opéra (tous deux sur la photo), le Rang de Beauregard, la Vieille Bourse…
La cathédrale Notre- Dame-de-la-Treille ( xix e - xx e siècles).
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Convoitée dès sa création, la capitale des Flandres n’est pas avare d’héritages. L’architecture éclectique en est le reflet et forme l’assise patrimoniale d’une ville célébrée aussi pour son histoire ouvrière. Aujourd’hui, toujours ambitieuse, la métropole devenue carrefour européen impulse des métamorphoses qui en font un laboratoire urbain observé avec envie et attention. T E X T E D E P H I L I P P E B O U R G E T – P H O T O G R A P H I E S D E S A M U E L D H O T E L I L L E C I T Y B R E A K
La Grand- Place. Un théâtre, des bars- restaurants, des boutiques haut de gamme, une librairie renommée, un grand journal régional, une Déesse et sa colonne… On trouve tout cela et surtout une belle ambiance sur cette superbe place du Général- De-Gaulle (son nom depuis 1944).
Lille ou le mélange des genres. Sur la Grand-Place, cœur de la ville, se côtoient plusieursbâtimentsdestyles très différents. La Vieille Bourse, d’architecture flamande (1652-1653), édifiée à l’époque « espagnole », est richement ornementée. En face, la Grande-Garde (1717), ancien logis des soldats du roi français occupé aujourd’hui par le Théâtre du Nord, est de conception classique. Quant au bâtiment datant du xx e siècle où est installé le quotidien régional la Voix du Nord, son style est plutôt néoflamand, avec son pignon à pas de moineau.
Les façades d’édifices à pilastres en brique, dites franco-lilloises, datent de la fin xvii e siècle. Tout, dans Lille, respire le cocktail des styles, héritage d’époques où les « régnants » (Flamands, Bourguignons, Hollandais, Français…) devaient imprimer leur marque. Pourtant, ce n'est pas choquant. Le temps a même rendu cet ensemble hétéroclite harmonieux, comme on peut aussi le voir place du Théâtre: l’Opéra de Lille, façon palais Garnier et la Chambre de commerce néo-flamande (tous deux du xx e siècle) s’accordent plutôt bien avec le Rang
de Beauregard, cet ensemble de maisons franco-lilloises construites au xvii e siècle, homogènes et discrètement décorées. LES COURÉES INDUSTRIELLES Le Vieux-Lille témoigne d’une autre imbrication. Celle d’un quartier primitif ( xi e siècle) devenu industrieux au xviii e siècle et investi désormais par de nouvelles populations, artistes, néobourgeois, cadres supérieurs… Dans cet écheveau urbain de brique et de pierre, aux rues à moitié commerçantes (rues Esquermoise et de la Monnaie…),
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Ci-dessus: La place aux Oignons, dans le Vieux-Lille. Ci-contre: La gare de Lille- Flandres, dans ses habits de fêtes à l'occasion d'Eldorado 2019, festival culturel qui transforme Lille en place mexicaine jusqu'au 31 décembre. Photo de droite: Le palais Rihour ( xv e siècle), qui accueille l'office de tourisme.
viendra le temps des immeubles de style haussmannien, incarnés par la préfecture et le palais des Beaux- Arts, place de la République, d’un néoclassicisme typique de la fin du xix e siècle. Un peu plus au nord, le palais Rihour, installé sur place du même nom, est le seul grand vestige de la domination des ducs de Bourgogne ( xv e siècle). Encore un exemple du melting-pot architectural lillois. Au fil de la balade, l’esprit de la ville se dévoile. Il suffit d’observer les passants dans le secteur piétonnier de la rue de Béthune. Une population jeune et une énergie tranquille, à peine remise en question par la météo, souvent capricieuse. UN CHARME TRÈS LILLOIS En dehors du centre-ville, les quartiers affichent un équilibre agréable entre passé et nouveaux élansurbains. Le secteur de laCitadelle
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Émile Maillot, n’a-t-il pas ouvert là, dans les années 1860, la première fabrique de tulle de France? LE QUARTIER ROYAL Après la prise de la ville par les Français, le 27 août 1667, Louis XIV ordonne l'édification d'un nouveau quartier, en prenant modèle sur le faubourg Saint-Germain, à Paris. Le quartier Royal est né et il se couvre peu à peu d’hôtels particuliers. La Banque de France et le siège de l'archevêché, rue Royale, en témoignent. Plus tard,
à moitié résidentielles (rues Sainte- Catherine, Négrier…), il subsiste un doux parfum populaire qu’incarnent les courées. On se prend vite au jeu de débusquer les passages, débouchant sur des cours intérieures bordées d’anciennes maisonnettes ouvrières. Les cours du Cygne, Porte-Notre-Dame et de Pologne, la plus belle, rappellent les grandes heures de l’industrie textile, quand les filatures voisines tissaient à tout-va et que la marchandise était expédiée depuis un des deux ports établis sur le canal de la Basse-Deûle, comblé dans les années 1930 pour devenir l’actuelle avenue du Peuple- Belge. Ici, d’anciennes filatures ont été transformées en appartements, avec logements sociaux. D’autres bâtiments industriels abritent des administrations, comme l’ancienne Halle aux sucres (rue des Archives), aujourd’hui mairie de quartier. La maison natale de Charles De Gaulle (rue Princesse) illustre ce passé laborieux. Son grand-père, Jules-
Les origines de la célèbre braderie de Lille remontent au xii e siècle. Elle se tient de septembre. Deux jours de fête populaire (manèges, concerts…) et de bonnes affaires. le premier week-end
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Vauban ( xvii e siècle) est ainsi devenu le poumon vert des Lillois. Autour du bastion, occupé par une structure de l’Otan, les joggeurs se croisent sur les allées bordant le canal de la Deûle, tandis que les Ci-dessus: La Maison Folie de Wazemmes. Ce lieu d'échanges et de créations artistiques, doublé d'une salle de spectacles, a ouvert en 2004, dans les bâtiments désaffectés de la filature Leclercq.
Le dimanche matin, place de la Nouvelle-Aventure. Trois fois par semaine, un marché de plein air se tient aux abords des halles de Wazemmes
Folie Wazemmes, un centre culturel dédié aux musiquesurbaines et aux nouvelles formes d'art. (intérieur ci-contre). Celui du dimanche (400 étals, 50000 visiteurs) est le plus fourni: alimentation, beauté, bibelots, cuisine exotique, textile, maroquinerie…
Proche de la rue Jules-Guesde et de ses commerces ethniques, l’ancienne Cité philanthropique ou Cité Napoléon, de logements ouvriers, rue Gantois, s’est transformée en appartements sociaux pour personnes âgées. Lille n’a pas fini de se réinventer, même au cœur de ses quartiers typiques.
familles se pressent au zoo, le week- end. Par la passerelle Edmond-Ory puis un second passage piétonnier sur la Deûle, on accède aux berges des Bois- Blancs, un quai hésitant entre entrepôts portuaires fluviaux (sur l’autre rive) et immobilier récent. Le quartier des Bois- Blancs, peu touristique, représente la mutationurbaine. Des rues sont bordées de bistrots-tabacs à rideaux, aux couleurs de la bière Stella-Artois. On y découvre, rues de Cassel, Championnet ou Guillaume-Tell, d’adorables maisons en brique rouge traditionnelles, à trois niveaux. Un charme très lillois, notamment quand une drache (une averse subite) fait luire le bitume et assombrit les façades… Le tout se niche à deux pas d’EuraTechnologies, premier incubateur de startups en France, et de ses immeubles de bureaux. CENTRES CULTURELS Retour au centre-ville par le quartier de Wazemmes. Le marcheur plonge dans une autre forme de brassage: celui d’un vieux secteur ouvrier investi par les communautés immigrées et de
plus en plus adopté par une population jeune et branchée. Le marché de la place de la Nouvelle-Aventure en est l’épicentre, avec ses lieux alternatifs qui côtoient des boucheries hallal. Le patrimoine industriel n’est pas en reste. L’ancienne filature de la rue des Sarrazins est ainsi devenue la Maison
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Le palais des Beaux-Arts (1892). Un bel écrin pour de prestigieuses collections de peintures (Rubens, Van Dyck, Goya, Delacroix, David, Courbet) et de sculptures (Rodin, Claudel).
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24 CITY BREAK LILLE
On accède au jardin des Géants par le parvis des Nuages. d'Euralille, clairières et miroirs d'eau romantiques accompagnent les Lillois dans leur déambulation. Contrepoints aux tours futuristes
Lille a longtemps été une ville horizontale, où la plupart des immeubles avaient une hauteur limitée. Où seules les flèches des beffrois venaient rompre la régularité des toitures. C’était avant l’ouverture du tunnel sous la Manche et l’arrivée du TGV. Ces dernières années, hautes tours, buildings futuristes et autres créations architecturales ont poussé autour des gares lilloises. Alors que Lille s’apprête à organiser l’Année du design, visitons le quartier qui a redessiné la capitale des Flandres. T E X T E D E G I L L E S G U I L L O N – P H O T O G R A P H I E S D E S A M U E L D H O T E EURALILLE, LE NOUVEAU VISAGE DE LILLE FRESQUE MÉTROPOLITAINE Dans la station de métro Lille-Europe, la fresque du peintre lillois Jean Pattou mérite le détour. Installé sur les parois du puits de lumière qui domine les quais, cet ensemble de toiles de 18 mètres de large sur 5 mètres de haut est un panorama des capitales mondiales. Commandée par la mairie, son installation fit l’objet d’échanges animés entre le peintre et l’architecte Rem Koolhaas, qui a contribué à Euralille. Ce dernier refusait qu’une œuvre artistique vienne masquer les murs de béton de la station. Pour se venger, Pattou ajouta une scène à sa fresque; elle le montre en train de chasser Koolhaas hors de Lille! LE JARDIN DES GÉANTS En 2009, l’ancien parking de la Communauté urbaine (sis rue du Ballon) a été enterré et a fait place à un parc paysager de 2 hectares. Les bambous ont vite occupé l’espace, désormais transformé en jungle luxuriante où l’on se perd, à quelques dizaines de mètres seulement du périphérique. Des structures symbolisant des têtes de Géants du Nord servent de supports aux plantes grimpantes et des plans d’eau apportent de la fraîcheur. À l’entrée, le restaurant de plein air, le By S' déploie sa terrasse accueillante. Le By S'. Rue de la Communauté, 59110 La Madeleine 0320062525. by-s.fr
À droite: Le parc
Henri-Matisse, aménagé entre 1996 et 2003. Il a été conçu par Gilles Clément, l'auteur des jardins de l'Arche, à La Défense (Paris). Depuis 1980, Jean Pattou peint et dessine sur le thème
des villes. À gauche: Sa fresque
pour la station Lille-Europe.
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DERBORENCE, L’ÎLE MASQUÉE Les habitués du parc Matisse passent devant sans la voir. Masquée par un rideau d’arbres, l’île Derborence (photo du haut) est un endroit auquel l’homme n’est pas censé avoir accès. Créé en 1996, en même temps que le parc, cette île artificielle, d’environ 1 hectare, a la forme d’une île des Antipodes. Elle est juchée à 7 mètres au- dessus du parc et entourée de falaises de béton. Elle est constituée des remblais du chantier de la gare auxquels on a mêlé de la terre. L’idée du paysagiste Gilles Clément était d’en faire « une capsule de temps », où la végétation pousserait sans intervention humaine. Un vœu pieux! Les riverains se sont plaints de cette butte nue couverte de chardons. Alors il a été décidé d’y planter érables, mélèzes, frênes, merisiers, chênes… À présent, l'île Derborence est boisée. Selon Olivier Adalberon, du service Parcs et Jardins de la ville, « il y a un équilibre des espèces. Les oiseaux profitent de la tranquillité des lieux pour nicher au sol. C’est un lieu conceptuel, sans intention botanique. »
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SAINT-SAUVEUR, QUARTIER SAUVÉ C’est là que va se jouer le prochain et peut-être dernier grand chantier d’Euralille. À proximité de l’hôtel de ville, la friche de Saint-Sauveur est un terrain de 23 hectares qui fut occupé, de 1865 à 2003, par la gare de marchandises. Une partie de l’ancien site de la Sernam a été reconvertie avec succès: la Gare Saint-Sauveur attire 500000 visiteurs par an lors d’expositions et d’événements. Deux visions s’affrontent. D’un côté, les associations locales qui voudraient faire de la friche un parc urbain; de l’autre, la mairie qui souhaite implanter un quartier avec 2400 logements et une piscine olympique. Jusqu’au 3 novembre, dans le cadre d’Eldorado, la saison culturelle lilloise qui met le Mexique à l'honneur, la Gare Saint- Sauveur accueille l’expo la Déesse verte, représentation par une vingtaine d'artistes d’une nature imaginaire.
LES TULIPES DE SHANGRI-LA Du haut du viaduc Le Corbusier qui relie les deux gares, Lille-Europe et Lille-Flandres, on domine l’esplanade François-Mitterrand. Une statue de l’ancien président est éclipsée par la présence des Tulipes de Shangri- La, sculpture multicolore signée de la Japonaise Yayoi Kasuma. Installé en 2004, à l’occasion de la désignation de Lille en tant que Capitale européenne de la culture, ce bouquet de fleurs monumentales est resté au pied des tours. Continuellement pris en photo, il est devenu le symbole artistique du quartier. À proximité, le centre commercial a trouvé son public avec ses 100 boutiques, ses restaurants et ses 17 millions de visiteurs par an.
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CARNET D’ADRESSES
Le beffroi de l’hôtel de Ville Place Augustin-Laurent, 59000 Lille. lille.fr Le plus haut beffroi de la région (104 m). Au sommet, une vue à 360° sur Lille et ses environs, la vallée de la Lys et les monts de Flandre par temps clair. Tarif : 7,50 €. La Gare Saint-Sauveur 17 boulevard Jean-Baptiste- Lebas, 59000 Lille. 0320521039. lille.fr Désaffecté depuis 2003, le site de l’ancienne gare de marchandises du quartier Saint-Sauveur accueille expos, concerts et manifestations. À l’extérieur, ont pris place une ferme urbaine et son potager hors sol. Accès libre. BOIRE UN VERRE Le Moulin d’or 31-33 place du Théâtre, 59000 Lille. 0320550010. Au cœur de Lille, un bistrot revisité tel qu’on les aime, avec déco en bois et objets chinés. L’endroit abritait jadis la maison Morel, une lingerie-bonneterie. Restaurant à midi (formule à 15€), tartines et excellentes bières.
L’Ultimo 111-113 rue de Prague, 59777 Euralille.
0320316019. la-bottega.com À Lille, la fratrie D’Annunzio a ouvert cinq restaurants italiens de qualité. Celui-ci, bien caché aux portes du quartier Saint- Maurice-Pellevoisin, au pied des résidences d’Euralille, n’échappe pas à la règle. Pizzas gastronomiques, dont la Nénette (tomates bio et jambon San Daniele: 14,50 €). VISITER Le Palais des Beaux-Arts Place de la République, 59000 Lille. 0328368400. pba-lille.fr L’un des plus riches musées de France. Tarif: 7 €. Lemusée de l’Hospice Comtesse 32 rue de la Monnaie, 59000 Lille. 0328368400. lille.fr Patrimoine hospitalier et régional. Tarif: 3,70 €. La maison natale de Charles De Gaulle 9 rue Princesse, 59000 Lille. 0359730030. charles-de-gaulle.org – Tarif: 6€.
SE RENSEIGNER Office de tourisme Palais Rihour, place Rihour, 59000 Lille. lilletourism.com SE LOGER - SE RESTAURER Novotel Lille-Centre- Grand-Place 116 rue de l'Hôpital-Militaire, 59000 Lille. 0328385353. accorhotels.com En plein cœur du Vieux-Lille, l’hôtel propose des chambres spacieuses et confortables. Restauration à toute heure. Mama Shelter 97 place Saint-Hubert, 59000 Lille. 0175775252. mamashelter.com La chaîne hôtelière débarque à Lille au mois d’août. Sur le site de l’ancienne caserne Souham, l’architecte Jalil Amor a conçu un grand bâtiment comprenant un hôtel de 112 chambres, un restaurant de 243 m² et une terrasse donnant sur le parc Henri-Matisse.
Crowne Plaza 335 boulevard de Leeds, 59000 Lille. 0320424646. cp-lille.com Hôtel 4 étoiles, face à la gare Lille-Europe. Les chambres du 10 e et dernier étage offrent une belle vue sur « Lille by Night ». Basilic Café 24 bis rue Esquermoise, 5900 Lille. 0320312147. basilic-cafe.com Une brasserie contemporaine qui met à la carte une cuisine du monde, la carbonade flamande et des burgers gourmands (à l'effilochée de canard confit et fourme d'Ambert: 17,60 €). Le Barbier Qui Fume 69 rue de la Monnaie, 59000 Lille. 0320069935. lebarbierquifume.fr Il ne s’agit pas d’un coiffeur mais bien d’un restaurant. Une boucherie-charcuterie- restaurant, pour être précis. Short-ribs de bœuf (18,50 €) et côte de bœuf de plus d'1 kg pour 2 personnes (64 €).
Michel Sinier / Détours en France
28 À PARTIR DE LILLE
Ci-contre et page de droite: Le parc Mosaïc, à Houplin- Ancoisne, est un immense espace de nature. Conquis sur les berges du fleuve, 23 hectares abritent 10 jardins contemporains.
DUNKERQUE
LILLE
LE PARC DE LA DEÛLE
PAS-DE-CALAIS (62)
ARRAS
NORD (59)
H A U T D E F R A N C E
SOMME (80)
AMIENS
AISNE (02)
BEAUVAIS
OISE (60)
H i s t o i r e d ’ une r e na i s s anc e des plus polluées de France, a entamé sa mutation verte à la fin du xx e siècle. Le parc de la Deûle T E X T E D E G I L L E S G U I L L O N – P H O T O G R A P H I E S D E S A M U E L D H O T E Durée: ½ journée La Deûle arrose Lille et sa citadelle. C’est aussi un axe économique majeur qui relie la métropole lilloise au Bassin lensois via le canal. Cette rivière, qui a longtemps été une
devenue un enjeu. Elle passe au pied des remparts de la citadelle lilloise et Vauban s’est servi d’elle pour irriguer les fortifications. La Deûle, simple ruisseau de 58 kilomètres de long, qui prend sa source au pied de la colline de Notre-Dame-de-Lorette, a accueilli au fil des siècles les bateaux transpor- tant des marchandises entre l’Artois
et la Belgique. Le progrès et l’expan- sion industrielle aidant, la rivière s’est transformée en canal et ses rives ont vu se développer toutes sortes d’acti- vités. Au siècle dernier, l’industriali- sation du secteur a commencé à poser des problèmes. Les anciens maré- cages ont laissé la place aux dépo- toirs: les entreprises riveraines les
Imaginez une immense zone maré- cageuse. Autrefois, elle s’étendait au sud-ouest de Lille, en direction du bassin minier. Depuis le Moyen Âge, on y exploitait la tourbe. Peu à peu, la rivière qui traversait la zone est
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Le Relais nature du parc de la Deûle, situé sur la commune de Santes. Ce centre d’interprétation de la faune et de la flore tient à la fois de l’espace d’information et du lieu d’expositions. Parmi elles: La Nature retrouvée. Ses installations interactives plongent dans la mare avec une grenouille, suivent une taupe dans ses galeries, butinent les fleurs avec un papillon. L’établissement organise également des ateliers familiaux et des balades découvertes.
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Réhabilités, les 400 hectares du parc de la Deûle offrent un patchwork de paysages. Retrouvée et domestiquée, la nature y est aussi « rêvée » avec les jardins de Mosaïc (ci-dessus), sur le thème des cultures des communautés qui composent la métropole lilloise.
d’un pique-nique à l’ombre des arbres. Les pêcheurs à la ligne, qui n’ont jamais quitté les lieux, ont assisté à la muta- tion de l’ancienne rivière parmi les plus polluées de France. À terme, le parc devrait occuper 1000 hectares et longer 25 kilomètres de canal. Situé sur la rive droite de la Deûle, Mosaïc est l’équi- pement-phare du parc. C’est aussi le seul dont l’accès soit payant. Mosaïc? Un ensemble de jardins thématiques. Des équipes de paysagistes ont amé- nagé une dizaine d’univers différents : premier, flamand, anglais, asiatique, grec, tunisien, africain, slave… Plantes, arbres, animaux et éléments d’archi- tecture font voyager le visiteur d’un continent à l’autre. Plusieurs fois primé (prix national du Paysage 2006, prix du Paysage du Conseil de l’Europe 2009), Mosaïc est également un lieu animé, qui vit au rythme des rassemblements, concerts et fêtes. BALADES EN HAUTEUR Juste en face de Mosaïc, de l’autre côté de la Deûle, se trouve le Relais nature. Installé dans un ancien corps de ferme, ce point d’accueil permet de s’informer sur les sentiers qui sil- lonnent la Gîte, un terrain accidenté et boisé qui jouxte la ferme. La Gîte n’a pas toujours été une zone naturelle.
À LA RECONQUÊTE DES RIVES Même si les péniches continuent d’emprunter cet axe qui fait le lien entre la Scarpe au sud et la Lys au nord, les berges de la Deûle ont beau- coup changé en un quart de siècle. Créé dans les années 1990, d’abord sur les communes de Wavrin, Santes et Houplin-Ancoisne, le parc de la Deûle couvre 400 hectares de part et d’autre de la rivière. Mise en place pour dépolluer les anciens marécages et reconquérir la nature, cette zone fait le bonheur des promeneurs, des cyclistes qui déroulent les chemins de halage, des joggeurs qui foulent les sentiers et des familles qui profitent
ont utilisés comme aires de stockage pour leurs déchets et leurs matériaux. Les égouts se déversaient dans les marais. Quand on curait le canal, on se débarrassait de la boue dans les tourbières alentour! Cette situation a perduré jusque dans la seconde moi- tié du xx e siècle, c’est-à-dire jusqu’à ce que l’on se rende compte que la pollu- tion allait bientôt atteindre les nappes phréatiques alimentant la métropole lilloise en eau potable. Dès lors, la ten- dance s’est inversée. Le secteur a été dépollué et réhabilité. La nature a enfin repris ses droits et le parc de la Deûle est aujourd’hui un des grands espaces verts métropolitains.
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Le Perchoir, à Santes. Cette passerelle piétonnière, longue de 100 mètres, pénètre dans la frondaison des arbres.
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