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U N B E R C E A U C O R S E NAPOLÉON ET AJACCIO : LE LIEN SACRÉ

Si la Corse, à commencer par Ajaccio, n’aurait pas le même visage sans la famille Bonaparte installée en son sein depuis le xvi e siècle, il est fort à parier que Napoléon aurait lui aussi été un tout autre homme sans l’île qui a forgé sa personnalité et nourri ses ambitions.

La chapelle impériale, construite entre 1857 et 1859 sous Napoléon III, forme l’aile droite du Palais Fesch. Elle abrite plusieurs sépultures de la famille Bonaparte.

Bertrand Rieger / Détours en France

L’ÉDUCATION DU JEUNE BONAPARTE Paoliste mais pragmatique, Charles- Marie Bonaparte, le père de Napoléon, s’était rangé du côté de la France au moment du rattachement de l’Île. Il ob- tient ainsi des bourses pour ses enfants permettant au futur empereur de partir étudier au collège d’Autun et à l’Écolemi- litaire de Brienne, à l’âge de 9 ans. « Au- paravant, le jeune Bonaparte a suivi l’ensei-

« On ne peut pas comprendreNapoléon si l’on néglige sa part corse », affirme l’historien Raphaël Lahlou, devant la maison natale de l’empereur, façade jaune et volets verts, dans une ruelle du vieil Ajaccio. Une « corsitude » faite d’un sens aigu de la famille et mar- quée par le courant révolutionnaire qui a transformé l’Île. Elle grandira en lui dans cette demeure qui l’a vu

naître en 1769, un an après le ratta- chement de la Corse à la France. La famille Bonaparte, d’origine génoise et présente sur l’Île depuis au moins le xvi e siècle, forme alors à Ajaccio une lignée de notables, installée au premier étage de la maison. Maison que les Bonaparte doivent abandon- ner entre 1793 et 1797, après avoir été chassés de Corse par les paolistes.

216 / Juin 2019 / www.detoursenfrance.fr