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De là-haut, on com- prend aisément que les collines de Saint-Sever aient servi de poste d’observation. Depuis le parvis de l’église, il faut imaginer, à la place des immeubles qui lui sont Dans l’église abbatiale, une explosion de couleurs. Ci-dessus: Chapiteau polychrome à décor de lion. Ci-contre: Le chœur et ses colonnes de marbre romaines.

En entrant dans l’église, on est frappé par la multitude des chapiteaux : 150 !, dont certains polychromes.

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dans le chœur, est désormais gardé là, à côté d’un très beau Beatus de Saint- Sever, un manuscrit rare et abondam- ment enluminé. UNE BALADE À TRAVERS L’HISTOIRE Un tissu urbain dense entoure l’abbatiale, c’est le signe que nous sommes dans le noyau primitif de la ville. Parmi les bâtisses étroites, on trouve plusieurs hôtels particu- liers, dont certains de style borde- lais, dotés de balcons saillants aux

accolés sur la place du Tour-du-Sol, un gigantesque monastère bénédic- tin. Les bâtiments conventuels qui se trouvent encore derrière ne remontent pas à l’époque romane, ils ont été reconstruits au xvii e siècle, après que l’abbaye a été presque entièrement démolie, un siècle plus tôt, durant les guerres de Religion. L’église abba- tiale a, elle aussi, subi de nombreuses altérations au cours des temps et ce, dès le xi e siècle, début de l’âge d’or des ordres religieux en Europe. C’est également de cette période que date le parti pris monumental de l’édifice, ainsi que son chevet à sept absides échelonnées. C’est le début de l’art roman, période où « l’on eût dit que le monde revêtait de toutes parts un blanc manteau d’églises », comme l’écrit le chroniqueur de l’an mille Raoul Glaber. De l’église originelle, ne subsiste pas grand-chose, à l’exception de remar- quables fragments de mosaïques, visibles sous un sol de verre au niveau du chœur. En se penchant, on peut apercevoir la figure du lion souriant, symbole de la force du Christ dans

l’iconographie chrétienne. En entrant dans l’église, on est frappé par la mul- titude des chapiteaux : 150 !, dont cer- tains polychromes. La moitié d’entre eux datent de l’époque romane. Pour les repérer, fiez-vous aux motifs, les figures végétales et animales sont généralement les plus anciennes. Pour sortir de l’enceinte de l’abba- tiale, on peut passer par le cloître et par l’ancienne salle capitulaire, deve- nue « Salle du trésor ». Le reliquaire de saint Sever, autrefois entreposé

La vieille ville était,

en l’an 1100, protégée par une enceinte dont il ne reste qu’un seul témoignage, la porte des Poussoles: en réalité un passage couvert, traversant ces maisons à colombages du cœur historique saint-severin.

214 / Avril 2019 / www.detoursenfrance.fr

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