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86 CITY BREAK

DAX

L’ÂGE D’OR DU THERMALISME Il faudra attendre la période de la Renaissance pour que ses eaux com- mencent à être véritablement utili- sées pour guérir certaines maladies, dont la goutte et la sinusite. Nom- breuses sont les personnalités à avoir séjourné dans la cité gasconne pour s’y soigner : Madame de Maintenon, Georges Clemenceau, Sarah Bern- hardt, Sacha Guitry… Le thermalisme moderne apparaît à Dax à partir de la deuxième moitié du xix e siècle, suite à des études scientifiques établissant les vertus médicinales de ses eaux et de sa boue. En quelques décen- nies, la ville change de physionomie, elle s’ouvre sur l’extérieur, détruit une grande partie de ses remparts, abat son château médiéval, se dote d’équipements thermaux luxueux… Impossible d’ailleurs, en se prome- nant aujourd’hui, de passer à côté de l’un des témoins phares de cette méta- morphose : le somptueux hôtel-spa Art déco Splendid. Construit en 1928 en lieu et place d’un établissement détruit par les flammes, c’est sans nul doute le plus beau joyau architec- tural de la ville. Avec ses fenêtres en saillies et ses arcades, il habille élé- gamment les rivages de l’Adour. Il faut absolument pousser les portes de ce quatre étoiles, ne serait-ce que pour admirer son vaste hall d’entrée aux tons or et blancs, flanqué de hautes colonnes biseautées. Pour rappeler le paquebot Normandie, il est sublimé par un gigantesque luminaire central, qui retombe en cascade sur l’escalier. Tout y est pensé pour suggérer le rêve et le voyage, à commencer par ses bas- reliefs dorés, évoquant les grandes villes touristiques de l’époque. ‡

Photos: L’hôtel-spa Splendid. La façade et le grand hall Art déco évoquent l’année où il a été construit, 1928. Ses 146 chambres, elles, sont parfaitement modernes: elles ont été rénovées au printemps dernier.

preuve d’un thermalisme antique à Dax. Vraisemblablement, les quelque 2400000 m 3 d’eau que produisait la source du temps de sa résurgence naturelle auraient plutôt servi à ali- menter un complexe balnéaire met- tant à profit la température de l’eau, plutôt que ses qualités curatives.

du nom d’une déesse celte. Ce sont ses eaux chaudes, jaillissant des profon- deurs à près de 64 °C, qui sont à l’ori- gine de l’épopée thermale dacquoise. Pour comprendre, il faut remonter au i er siècle avant notre ère, période où les Romains s’installent sur le site, qu’ils baptisent Aquae Tarbellicae (les eaux des Tarbelles), du nom du peuple aqui- tain qui y était implanté. La légende raconte qu’un légionnaire aurait découvert les vertus curatives de l’eau grâce à son chien malade. Voulant se débarrasser de la bête souffrant de rhumatismes, il l’aurait jetée dans les eaux de l’Adour pour la noyer. Il aurait eu la surprise, au retour d’une campagne militaire, de la retrouver en vie et miraculeusement guérie de ses maux par les limons de la rivière. Ce n’est qu’une fable : il n’existe aucune

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La piscine intérieure de l’hôtel-spa Splendid. Parmi les prestations soins du corps offertes par l’établis- sement: hammam, flotarium (bain au sel d’Epsom), et douche sensorielle.

214 / Avril 2019 / www.detoursenfrance.fr

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