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SPECTACULAIRE TAUROMACHIE L’animal tient une place particulière dans la culture dacquoise. La tauro- machie, dont les premières formes remontent au xiii e siècle dans le Sud- Ouest, s’y pratique à l’année, princi- palement sous la forme de courses landaises. Cette discipline se dis- tingue de sa cousine espagnole, la corrida, par l’absence de mise à mort, et de sa cousine française, la course camarguaise, par l’utilisation quasi systématique de vaches landaises plutôt que de taureaux. Cette version n’en est pas moins spectaculaire ! L’émerveillement commence devant l’éblouissante enceinte des arènes, d’un blanc aveuglant sous le soleil du mois d’août. De style mauresque, elles sont construites sur le modèle espa- gnol, comme à Mont-de-Marsan ou à Vieux-Boucau. Sur la piste circulaire, une particularité des arènes ibériques, les écarteurs et les sauteurs, vêtus de leur boléro de parade coloré et brodé de paillettes, sont présentés au public. Beaucoup sont des célébrités locales, dont l’énoncé seul du nom déclenche des applaudissements nourris. La foule, dans les gradins, compte mani- festement de nombreux connaisseurs. Aux profanes dont nous sommes, le premier écart arrache une exclama- tion de surprise. Les cornes de la vache ont frôlé de quelques centimètres

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Bandas et bodegas animent la ville non-stop, durant cinq jours. Dans les verres des festayres, l’eau ne coule pas forcément de source mais l’esprit reste toujours clair et bon enfant.

C’est au tour d’un sauteur de braver la bête lancée au galop. Lui ne l’évite pas, il court au contraire vers elle puis bondit. Tout se passe très vite ; pour- tant, le temps semble ralentir pendant le saut périlleux. Un instant plus tard, le sauteur touche de nouveau le sol. Le moment est fini mais la magie reste… LA VILLE AUX DEUX VISAGES Autre saison, autre ambiance. De retour à Dax quelques semaines plus tard, la ville arbore un visage diffé- rent, sans fard, démaquillé de ses atours festifs. La découvrir naturelle a quelque chose de touchant. Il n’est possible de la connaître véritablement qu’ainsi. Ses trésors, hier cachés par la foule des festayres et par les pan- neaux de protection qui bordaient les rues, se révèlent. À commencer par son monument le plus emblématique, la Fontaine chaude. L’édifice, construit entre 1814 et 1818 dans le style néo- classique, renferme la source Nèhe,

seulement le creux des reins de l’écarteur. Il a pivoté avec grâce sur lui-même, effectuant un mouvement à la fois brusque et élégant. Depuis le callejón, le couloir entre les barrières et les gradins, la prouesse est d’au- tant plus impressionnante. De cette position, au plus près de la piste, la concentration se lit sur le visage des acteurs de la course. Les cordiers et des entraîneurs ne ménagent pas leur peine pour que la vache s’élance au bon moment vers le milieu de la piste.

Chaque année, une guinguette pousse dans le jardin de la Potinière. La feria, c’est aussi l’occasion de se conter fleurette au bal musette.

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www.detoursenfrance.fr / Avril 2019 / 214

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