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Si le phénomène est bi-quotidien, seuls une cinquantaine de mascarets par an (sur 730) sont remarquables et aptes à procurer les sensations attendues.

LE MASCARET, QU’EST-CE QUE C’EST? Il s’agit de l’onde de marée montante qui parcourt le fleuve à contre- courant. La plupart du temps, ce phénomène est quasi invisible mais, quand le coefficient est important et que le niveau d’eau du fleuve est suffisamment bas (comme en été, sous nos latitudes), le mascaret peut se manifester par des vagues de près de 2 mètres de hauteur et atteindre la vitesse de 20 km/h. En France, il est surtout présent sur la Garonne et la Dordogne. Autrefois, il était également très puissant sur la Seine mais des travaux effectués dans le port du Havre, au cours des années 1960, ont eu raison de lui.

Le calendrier 2019 des horaires du mascaret est disponible en ligne. mairie-vayres.fr Office de tourisme. 40 place Abel-Surchamp, 33500 Libourne. 0557511504. tourisme-libournais.com PRATIQUE VICTIME DE SON SUCCÈS Pascal Ragot, habitué des spots bre- tons, a surfé la veille également. Il regrette que la vague ait été autant plébiscitée car « il était difficile de la tenir avec tout ce monde. Certains glis- seurs ont été gênés et obligés de lâcher l’affaire. » Autant dire qu’il appré- cie quand le rendez-vous est plus intimiste, comme ce matin. « On est quelques amis, venus des quatre coins de France, à s’être rencontrés au masca- ret. On se retrouve ici, chaque année… » Son conseil, pour profiter pleinement des joies du surf fluvial ? « Il faut venir en octobre-novembre, il y a moins de monde. En revanche, il fait froid et souvent nuit au moment du passage de la vague. » Des spots plus confidentiels? Oui, il en connaît mais… c’est un secret d’initiés! ‡

Richard Ripplinger, en sortant de l’eau, quelques kilomètres en amont. Il sait de quoi il parle : il a déjà surfé une quin- zaine de mascarets. Ce qu’il apprécie, c’est le challenge que cela représente. « Contrairement à la mer, on n’a le droit qu’à une chance mais, si on la saisit, c’est fantastique ! Là, j’ai tenu jusqu’au bout. Douze minutes de glisse ! », raconte-t- il, encore essoufflé par l’effort. « Les vagues sont différentes à chaque fois », explique Shirley Jale, arrivée derrière lui. « Le vent, la mousse, la manière dont elles se forment… Quand les coef- ficients sont gros, comme aujourd’hui, c’est extraordinaire », témoigne la jeune femme. Elle nous confie qu’elle fait le déplacement jusqu’à Vayres une dizaine de fois par an.

leur puissance. Les surfeurs n’ont pas raté le coche. Ils sont alignés sur le flanc de la plus grosse d’entre elles, debout pour la plupart. À mesure que le mascaret se rapproche, le fleuve semble se gonfler de l’intérieur. Le rivage, jusqu’ici paisible, connaît sou- dain le chaos. L’espace de quelques instants, on se croirait sur un port maritime en pleine tempête. Le spec- tacle est grandiose, surtout quand il est assorti d’un lever de soleil tout juste naissant. Les cris enthousiastes que poussent les surfeurs en pas- sant devant nous attestent de la qua- lité exceptionnelle de la déferlante ce matin-là. Un coefficient de marée de 107, ça ne se voit pas tous les jours ! « Elle était magnifique », confirme

www.detoursenfrance.fr / Avril 2019 / 214

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