DET_214

56

Freaks. Le bâtiment, dont l’inaugu- ration est prévue au mois de juin de cette année, synergise plusieurs ins- titutions culturelles : le Frac (Fonds régional d’Art contemporain), l’Écla (Écrit Cinéma Livre Audiovisuel) et l’Oara (Office artistique de la région Aquitaine). C’est loin d’être le seul des géants venus prolonger les quais de la ville vers le sud. Toujours sur le parvis Corto-Maltese, baptisé en hommage au célèbre personnage d’Hugo Pratt, un ensemble architectural flambant neuf fait face à la Méca. Ses façades presque entièrement vitrées offrent un contraste saisissant avec le style classique de celles des entrepôts et des chais de spiritueux qui perdurent de l’autre côté de la rue. Comme pour faire le lien entre ces deux uni- vers, un bâtiment emblématique des abattoirs, la halle aux moutons et aux bœufs, a été conservé au beau milieu. Entièrement rénovée et modernisée, cette halle dite jadis Debat-Ponsan se nomme désormais Boca, en référence aux commerces de bouche qui ont pris place sous sa voûte incrustée de pavés de verre. Pour faire écho à cette archi- tecture du passé, les trois bâtiments ultramodernes qui sont venus s’y gref- fer incorporent en leur base la forme arrondie de l’édifice, comme s’il se prolongeait, invisible, à travers eux. D’UNE RIVE À L’AUTRE Ces bouleversements ne sont que les prémices d’une transfiguration plus importante : le réaménagement des quais jusqu’au futur pont Simone-Veil, qui reliera la rive droite au niveau du bas-Floirac. Depuis le quai de Brienne, où vient de s’installer le plus grand immeuble de bureaux à ossature de bois de France, on aperçoit ainsi l’im- mense Arkéa Arena, la nouvelle salle de spectacles de Bordeaux, elle aussi annonciatrice d’un nouveau secteur urbain sur la rive droite. Ce n’est pas un, mais une dizaine de quartiers qui sont concernés par l’entreprise tita- nesque de Bordeaux-Euratlantique, Fresque murale ornant l’espace alternatif Darwin, dans le quartier de la Bastide. L’ancienne caserne Niel et ses 3 hectares de friches militaires sont aujourd’hui dédiés à l’entrepreneuriat social et citoyen: restaurant et épicerie bio, bureaux en coworking, permanences associatives…

Ci-dessus: Une verrière s’élance au- dessus du vide laissé par la démolition de l’entrepôt central des chais de Luze. Elle ouvre un passage public insolite dans l’ancien quartier des négociants en vins. Ci-contre: Le roller skate-park des Chartrons a été installé en 2006.

RETOUR VERS LE FUTUR AVEC LA MÉCA ET LA HALLE BOCA Avec ses airs de vaisseau gigan- tesque débarqué du futur, la Méca, nouvel écrin du Pôle régional de la Culture et de l’Économie créative, n’est pas sans rappeler l’audace archi- tecturale d’autres ovnis qui ont atterri dernièrement dans les grandes villes françaises : le musée des Confluences à Lyon, la fondation Louis-Vuitton >

à Paris ou le Mucem à Marseille. Recouvert de milliers de panneaux de pierre blonde, ce « hub » bordelais de la culture se présente comme une arche monumentale aux allures d’objet impossible : elle est désaxée. Son design futuriste est sorti tout droit de l’imaginaire des équipes du Danois Bjarke Ingels, architecte star connu pour son travail novateur, en colla- boration avec l’agence francilienne

Made with FlippingBook - professional solution for displaying marketing and sales documents online