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C E R T E S E T G R A V E Y R O N : U N E C E R T A I N E H A R M O N I E E N T R E L ’ H O M M E E T L A N A T U R E

Plus au sud, à Audenge, le Conserva- toire du littoral possède, depuis les années 1980, le domaine de Certes et de Graveyron qu’il a sauvé de l’ur- banisation. À l’inverse de la réserve naturelle des prés-salés d’Arès-Lège- Cap-Ferret, ce site est de toutes pièces construit par l’homme. Les marais salants ont été colonisés pour y exploi- ter le sel – logique ! – au xviii e siècle, puis le poisson. Le plus illustre de ses propriétaires, Ernest Valeton de Bois- sière, y pratiqua un élevage intensif pour l’époque. Vue du ciel, l’appro- priation des terrains humides pour les transformer en salines, puis en zones piscicoles, est parfaitement visible. Elle se manifeste par la découpe d’une immensemosaïque de bassins, s’avan- çant de près de 2 kilomètres vers l’intérieur de la baie. Nul besoin de monter à bord d’un avion pour mesu- rer l’ampleur de l’ouvrage, une simple connexion à Google Earth suffit. Les anciennes salines, dont certaines Photos de la page: Le château et les dépendances datent du xix e siècle, une période de grande prospérité pour le domaine de Certes, sur la commune d’Audenge, alors transformé en exploitation piscicole.

mesurent près d’un kilomètre de long, se dessinent selon un axe Nord-Ouest Sud-Est, qui suit le vent dominant. UN VOYAGE DANS LE TEMPS Cette ambitieuse conquête anthro- pique a créé un territoire qui, grâce aux digues, n’est pas soumis au va- et-vient des marées. « L’eau ne fluctue qu’en fonction de la pluviométrie et de la chaleur, explique Joachim Dufour, responsable de l’accueil et de l’ani- mation du domaine. Les visiteurs le perçoivent un peu comme un sas vers le milieu sauvage. Il autorise l’approche,

sans courir de risques car c’est un milieu qui peut faire peur ». Les deux sen- tiers littoraux, de Certes (14 km) et de Graveyron (5 km), permettent en quelque sorte de pénétrer au cœur des vasières, un milieu d’ordinaire réservé aux oiseaux limicoles et aux coquil- lages. « Graveyron, c’est un peu diffé- rent, explicite notre guide. Dans cette partie du domaine, ce ne sont pas des bassins aux formes géométriques que l’on longe mais des paysages agricoles typiques d’il y a 150 ans : des prairies humides, des prés-salés, des mares, des pins, des boisements de feuillus et

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