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point de départ pour découvrir ses rues devenues paisibles. Anecdote : sa cloche portait jadis l’inscription latine « Nox heri, hodie aurora, cras lux », dont s’inspire la devise d’Arcachon, « Hier solitude, aujourd’hui bourg, demain cité ». S’il ne reste rien de l’effervescence qui régnait quand l’im- portance du port de pêche les avait colonisés, les lieux conservent de cette période des trésors architectu- raux. En nous dirigeant vers la pointe de L’Aiguillon, nous tombons sur de nombreuses arcachonnaises. Ces constructions en brique et en pierre, dotées d’un fronton pointu, donnent charme et âme au quartier. Modestes par leur taille, car elles appartenaient à des familles de marins, elles s’ar- rachent aujourd’hui à prix d’or. Possé- der l’une de ces villas est un privilège comme c’est le cas pour une cabane de pêcheur, un autre bâti typique du Bas- sin et désormais réglementé. Celles qui se trouvent à la pointe de L’Aiguillon donnent une idée de ce que fut ce petit port. À cet endroit, à condition de sup- primer mentalement les immeubles qui se trouvent derrière, la vue est remarquablement fidèle aux paysages originels de la « petite mer de Buch », le nom longtemps porté par le bassin. Les cabanes en bois sont d’époque ou reconstruites à l’identique. Leur cou- leur sombre rappelle qu’elles étaient enduites d’huile de vidange pour les rendre étanches. C’est également le cas des bâtiments du chantier naval Bossuet, entreprise familiale depuis 1874, devant lesquels on peut aperce- voir de superbes bateaux traditionnels en cours de rénovation.

De A comme Andernos à T comme Taussat, le bassin ne compte pas moins de 23 ports. L’Aiguillon, extension ostréicole d’Arcachon, niche dans une conche

abritée. Photos: Gujan- Mestras, jadis port

d’échouage installé sur les rives du ruisseau qui va se jeter dans l’estey de Larros. Profitant du creusement d’une darse, en 1883, de nombreuses cabanes d’ostréiculture se sont établies sur les terre- pleins créés.

ville dispute, avec Boulogne-sur-Mer, le premier rang français en termes de tonnage. La presqu’île est alors colo- nisée par des pêcheries-usines, des fabriques de moteurs et de filets, des conserveries de poissons, des ateliers de mécanique, des chantiers navals… DES BÂTIS TYPIQUES RÉGLEMENTÉS L’église Saint-Ferdinand, située dans le quartier de L’Aiguillon, est un bon

du Midi, Émile et Isaac Pereire. Épar- gné par l’expansion touristique que va connaître Arcachon par la suite, L’Aiguillon sera en revanche marqué par une industrialisation galopante, miroir du succès de la pêche côtière et hauturière de la fin du xix e siècle à 1950. Les bancs de sardines et maque- reaux avaient alors déserté les côtes bretonnes pour investir le golfe de Gascogne. C’est l’âge d’or pour le port d’Arcachon. Durant des décennies, la

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