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34 CITY BREAK ARCACHON

UN DÉFILÉ DE TÊTES COURONNÉES Nous sommes à présent dans le coin des Anglais, non loin de la villa Mélu- sine, anciennement villa Rosa lors du séjour d’Édouard VII. D’ailleurs, voici la sœur du roi, Louise d’Angleterre : elle raconte que, pendant son séjour, la municipalité avait fait jouer, pour son anniversaire, un orchestre au bas de sa demeure… Elle inaugure un défilé de têtes couronnées. L’impératrice Sissi, sous les traits d’une demoiselle richement habillée, nous fait le récit de son passage au Grand Hôtel. Puis c’est au tour d’Isabelle II d’Espagne. Devant la villa Carmen où elle résida, la reine se lamente d’avoir raté le mariage de son fils Alphonse XII, tombé ici même amoureux de l’archiduchesse Marie- Christine d’Autriche. Nous croisons ensuite la baronne russe von Meck, jadis propriétaire de la villa Margue- rite. Elle nous dit tout de sa passion pour Piotr Illitch Tchaïkovski, avec qui elle a entretenu une correspon- dance assidue. Elle évoque aussi Claude Debussy, qu’elle a hébergé là un temps. À la villa Giroflé, la malheu- reuse comtesse de Malet Roquefort confie avoir été abandonnée par son mari. En chemin, plusieurs person- nages témoignent, eux, d’un quotidien plus modeste. C’est le cas d’Augustine, qui a quitté sa Bretagne natale pour une vie de domesticité. Il y a aussi le frère du sacristain, un douanier mari- time de la capitainerie de La Teste un peu rustre, s’exprimant dans un patois gascon difficilement compréhensible >

Photos: La villa Alexandre- Dumas (1895), dans l’allée éponyme. L’architecture reflète l’originalité de son premier propriétaire, un banquier sérieux qui a mélangé les styles avec fantaisie: éléments hispaniques, belvédère italien, briques rouges, bleues, jaunes et vertes.

UN SPECTACLE VIVANT Au total, une vingtaine de figurants bénévoles se sont succédé, égayant cette balade d’anecdotes plus pas- sionnantes les unes que les autres. Au terme de l’animation, alors que nos guides entament un quadrille sous le kiosque du parc Mauresque, nous avons le sentiment d’avoir assisté, non pas à une visite guidée, mais à un spectacle vivant, une représentation théâtrale grandeur nature. Christiane Mouls nous explique que son associa- tion n’a qu’un seul but : « Rendre les gens heureux ». Nous ne pouvons que constater la réussite de son entre- prise. Il n’y a qu’à voir les badauds qui se sont joints au groupe pendant le trajet et qui, à présent, dansent aussi sous le kiosque. Passage obligatoire. Impossible de se rendre à Arcachon sans dérouler jusqu’au bout la jetée Thiers. Depuis 1903, elle assigne une destination aux balades qui n’ont d’autre but que d’humer l’air du temps. Sur les côtés, la plage; en face, Cap-Ferret: une feuille de route engageante.

pour nous. Il nous fait visiter, aimable, en lieu et place de son frère, l’église anglicane de la ville d’Hiver. Devenu temple protestant, l’édifice a été construit en 1872 pour l’importante population anglaise installée là depuis les années 1860.

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