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La villa Florecita (1909), à l’angle de l’avenue Nelly-Deganne et du cours Héricart- de-Thury. Elle a été bâtie dans le pur style arcachonnais en vogue à l’époque: des lambrequins, éléments en bois découpé, ornent l’avant- toit formé par la charpente débordante.

O’Hara. « À l’époque, il y avait peu de personnes souffrant de maladies pulmo- naires à Arcachon. On en a déduit que le climat, l’air de la mer et les senteurs bal- samiques et térébenthinées de la forêt de pins étaient indiqués pour les soigner. Les malades y venaient en hiver, d’où le nom du quartier. » LA GOULUE ET SARAH BERNHARDT, AU COIN DE LA RUE Notre guide a à peine le temps de finir sa phrase que nous sommes hélés par un personnage tout droit sorti du Montmartre de la fin du xix e siècle. « Vous me reconnaissez ? lance-t-elle. C’est moi, Louise Weber, La Goulue ! Je suis danseuse de cancan. Mon patron, c’est Charles Zidler, celui qui a créé le Moulin-Rouge. Et Henri de Toulouse-Lautrec, vous voyez qui c’est ? C’est lui qui m’a rendue célèbre. J’étais son modèle préféré. Il venait souvent se reposer ici à Arcachon, parfois dans une villa louée de la ville d’Hiver. Si je

Ci-dessus: La villa Carmen (1880), allée du Docteur- Fernand- Lalesque. Elle a accueilli, entre autres hôtes prestigieux, la reine Isabelle II d’Espagne, son fils Alphonse XII et Paul Doumer, alors député de Gironde. Ci-contre: La basilique Notre- Dame (1860). Elle recèle de nombreux ex- voto marins.

pas de rapport avec le cabaret parisien ! Le Moulin-Rouge n’existait même pas quand elle a été construite… » À peine cette rencontre haute en couleur ter- minée, nous tombons quelques mètres plus loin, sur une autre vedette sulfu- reuse qui a vécu à la même époque, la grande Sarah Bernhardt. L’actrice a également beaucoup d’anecdotes à partager : son passage à Arcachon dans la villa Croisette, son séjour villa Eurêka à Andernos, l’amputation de sa jambe, son retour à la vie théâtrale… Fidèle à sa réputation, elle ponc- tue toutes ses phrases d’un sonore : « Quand même ! » La visite se pour- suit à travers l’enchevêtrement des ruelles, bordées de villas plus somp- tueuses les unes que les autres. La ville d’Hiver, encore plus éclatante au soleil. Elle traduit l’aisance de ceux qui l’ont fondée, choisissant Arcachon comme lieu de leur villégiature. Au premier rang desquels les frères Pereire: en 1864, ils y ont fait bâtir la villa Faust (tourelle néo-médiévale en avant-plan).

vous en parle, c’est qu’il y a une villa Moulin-Rouge. Elle est là, juste derrière moi », indique la créatrice du french cancan, en pointant une maison qui se trouve à l’orée du parc, dans l’axe de l’observatoire Sainte-Cécile, bel- védère construit par un disciple de Gustave Eiffel. « Je vous l’accorde, y’a

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www.detoursenfrance.fr / Avril 2019 / 214

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