Crédit Agricole Magazine n°178

Publication animée

MARS 2023 N°178

Le secteur bancaire en 2023 Les grands chantiers stratégiques

Initiatives P. 16 Capital investissement Atlantic Nature réorganise son capital

Tendances P. 08 Le Crédit Agricole en 2022

En images P. 14 Stage de troisième Immersion en entreprise !

Des résultats solides pour préparer l’avenir

Sommaire

MARS 2023 N°178

Revue bimestrielle éditée par la Fédération nationale du Crédit Agricole, 48 rue La Boétie, 75008 Paris, tél. : 01 49 53 43 23. ISSN 1243-9193. , r L B tie, 7 P ris, T . : .

On en parle

04 À la Une :

souveraineté alimentaire, l’appel à solutions

Directrice de la publication Gaëlle Regnard Directrice de la rédaction Bénédicte Gouvert eur i i régory Erphelin

En images 14 Stage de troisième:

Tendances 08 Le Crédit Agricole en 2022 : 06 J'écorénove mon logement : le site qui facilite la rénovation énergétique

immersion en entreprise!

Initiatives 16 Capital investissement :

Rédactrice en chef Véronique de Villepin

des résultats solides pour préparer l’avenir

Rédacteurs Alexia Bernard, Dominique Fidel, Véronique Meynard rice Sophie Roussel

Atlantic Nature réorganise son capital

Photos DR, Alain Goulard, iStock Ab nnements 01 49 53 44 30

Abonnements 01 49 53 44 30

Conception graphique Uni-médias

Réalisation Paragramme

17 Soutenir les entreprises : cap sur le métier du capital investissement 17 Entretien avec Jean-Luc Creach, président du club haut de bilan et directeur général d’Unexo 18 Handicap et solidarité : une solidarité probante 19 Accompagnement des collaborateurs : l'entraide entre salariés grâce aux jours de congé 19 Témoignage de Marion Perras-Madiot, cliente sociétaire de la Caisse régionale Val de France

Dossier 10 Le secteur bancaire en 2023 : les grands chantiers stratégiques 11 L’épargne : une stratégie groupe tournée vers le client 13 Confiance, performance et sécurité au quotidien

Achevé d’imprimer par Fabrègue (décembre 2020). Dépôt légal : décembre 2020. Pour tout changement d’adresse, découper l’étiquette collée sur le dernier numéro reçu et nous la retourner en précisant la nouvelle adresse. Conception graphique et réalisation Imprimeur : Fabrègue Groupe Sprint Rue de la Fontaine Tanche 87500 Saint-Yrieix-la-Perche Achevé d’imprimer en avril 2023 Dépôt légal : avril 2023 Tiré à 13500 exemplaires

Édito

Solide, moderne, proche des clients

Les résultats de l’année 2022 montrent combien le groupe forme un collectif solide. Solide par le résultat, par les investissements, par les provisions. Solide par son modèle tout simplement. La modernité de ce modèle, fondé sur l’universalité et l’utilité, se distingue par sa capacité à servir les besoins de tous les clients, à contribuer significativement à financer l’économie réelle et à mettre ses ressources au service des transitions sociétales. Nous affrontons les nouveaux défis dans une perspective de long terme. C’est pourquoi les activités du groupe s’enrichissent de nouveaux territoires d’intervention, de nouveaux métiers et que 87 % du résultat des Caisses régionales sont conservés et réinvestis dans les territoires. En droite ligne du projet sociétal du groupe et des attentes des concitoyens, le collectif s’attaque à la transition énergétique et à la décarbonation. Des partenariats se nouent, des métiers se structurent pour accompagner tous les clients, particuliers, professionnels, agriculteurs et entreprises, et parvenir à la neutralité carbone en 2050. Voilà un nouveau terrain d’action. Il en est d’autres, tels la santé, l’immobilier, qui nécessitent des outils, des expertises et de nouveaux savoir-faire. Tel est notre rôle de proximité, de banque universelle : répondre le plus

complètement possible aux attentes de la société. Telle est notre responsabilité. Telle est notre stratégie.

Dominique Lefebvre Président de la Fédération nationale du Crédit Agricole et de Crédit Agricole SA

Raphaël Appert Premier vice-président de la Fédération nationale du Crédit Agricole et vice-président de Crédit Agricole SA

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On en parle

Il adébarqué! Depuis le 1 er mars, le site internet creditagricole.info, édité par la FNCA, affiche de nouvelles couleurs, une organisation des contenus différente et optimisée faisant la part belle au projet du groupe dont l’impact sociétal imprègne jour après jour les territoires. Depuis la page d’accueil, une partie institutionnelle permet, en quelques clics, de s’informer sur l’histoire et l’organisation de la banque coopérative, sur ses valeurs mutualistes et sur le projet du groupe décliné en trois axes : client, sociétal et humain. Ces mêmes axes servent de fils conducteurs à la deuxième partie du site consacré aux actualités des Caisses régionales et aux dossiers. Les Caisses régionales pourront bientôt enrichir la rubrique Les Actus en diffusant les leurs grâce à un outil de workflow «et illustrer leurs actions, chaque jour, dans l'intérêt de leurs clients et de la société». Ils sont formidables, ces jeunes ! À travers ses Caisses locales, le Crédit Agricole du Nord Est a récompensé 52 « jeunes formidables», de 18 à 35 ans, qui partagent ses valeurs et s’investissent dans la vie locale, dont quatre en particulier. En effet, le 31 janvier, un jury a désigné trois lauréats et, en partenariat avec L’Union, un prix coup de cœur des lecteurs du quotidien régional. Découvrez et suivez sur Facebook et Instagram: Anaïs Mahu (CL d’Anizy-le-Château) qui propose la pratique de la danse et du badminton en zone rurale depuis trente ans ; Hamed Abgour (CL de Sedan-urbain) qui agit pour l’inclusion par le sport auprès des jeunes défavorisés tout en luttant contre le harcèlement, l’obésité et la sédentarité ; Amanda et Anne-Laure Klein (CL d’Argonne Champenoise) qui créent du lien dans leur tiers-lieu ; enfin, Romain Logeart, coup de cœur des lecteurs de L’Union, qui a fondé une activité de maraîchage, à Pomacle.

À la Une

Souveraineté alimentaire : l’appel à solutions

Après l’appel à idées sur le thème de la souveraineté alimentaire, trois d’entre elles ont été retenues parmi les 2717 suggestions postées par 3600 collaborateurs et administrateurs des Caisses régionales et de filiales. Les Cafés de l’installation et de la transmission (Thierry Bierne, vice-président CR Champagne-Bourgogne, et Jean-Baptiste Devine, CR du Languedoc) ont pour but de réunir dans un lieu neutre et convivial l’ensemble des experts et des acteurs dumonde agricole pour accompagner les futurs jeunes agriculteurs et cédants dans les démarches liées à leur parcours. L’Entraide (Pauline Estèbe, CR Sud Méditerranée) est une plateforme de mise en relation des clients sociétaires agriculteurs pour échanger des bonnes pratiques, dumatériel, de la main-d’œuvre, etc. Les Oranges de Noël (Valérie Arrignon, vice-présidente CRCharenteMaritime Deux Sèvres) est un jeu de plateau, sous forme d’ escape game, qui s’adresse à tout public. Il a pour but de sensibiliser les joueurs à la saisonnalité des produits, à l’équilibre des repas et à la gestion des déchets. La Fédération nationale du Crédit Agricole construit un appel à solutions auprès de start-up et d’entreprises afin demettre enœuvre ces idées. Après un cadrage précis, un cahier des charges définira la solution technique ou la brique tech nologiquemanquante. L’appel à solutions devrait durer unmois (début mars à début avril) avec la présence, tout au long du processus, des porteurs d’idées. Se former à la gouvernance coopérative L’université du groupe Crédit Agricole (Ifcam) et l’Executive Education de Sciences Po s’engagent dans un partenariat pour la formation des acteurs de la gouvernance coopérative en créant le Certificat gouvernance d'une entreprise coopérative. Ce programme coconstruit s’adresse aux adminis trateurs, aux futurs administrateurs et aux acteurs de la vie coopérative (secrétaires généraux, dirigeants exécutifs, etc.) de tous secteurs pour les accompagner à relever les nouveaux défis économiques et sociétaux et professionnaliser leurs pratiques de gouvernance.

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Deux nouvelles directrices générales

Nathalie Mourlon remplace Philippe Chatain à la direction générale de la Caisse régionale de la Touraine et du Poitou . Entrée chez LCL en 1988 comme chef de filière entreprises, elle s’est ensuite orientée vers la gestion de patrimoine

Le directeur général de la Caisse d’Île-de-France a prêté main-forte lors de la distribution.

avant d’être nommée directrice du réseau Nord-Ouest, puis de celui d'Île-de-France Ouest, au sein duquel elle poursuit ses fonctions en tant que directrice générale adjointe. En 2016, et pour sept ans, elle rejoint la Caisse régionale d’Île-de-France en tant que directrice générale adjointe chargée du développement. Elle est âgée de 56 ans.

Contre laprécaritédes étudiants franciliens Soucieux de la baisse du niveau de vie des étudiants en raison de l’inflation, le Crédit Agricole d’ Île-de-France a signé, le 17 janvier, une double convention de partenariat pour leur offrir 50000 repas. D’une part, avec Linkee qui récupère des invendus auprès de magasins ou de restaurants pour les redistribuer aux étudiants franciliens tout au long de la semaine, près de différentes facultés ; d’autre part, avec le Secours populaire régional qui a missionné spécialement un Ésat local pour confectionner des colis festifs et les distribuer aux étudiants sur différents campus et au sein de ses centres d’accueil. La Caisse régionale avait déjà soutenu, lors de la crise sanitaire, l’association Article 1 et les Agoraé de la Fédération des associations générales étudiantes. Le chiffre 13,5Md€ C’EST LE MONTANT RECORD LEVÉ, EN 2022, PAR 735 START-UP FRANÇAISES en progression de 17 % par rapport à 2021. De belles opérations ont animé l’année : dans le Top 5, on trouve Qonto (486 M€ levés), Ecovadis (478 M€), Back Market (450 M€), suivies de

Karine Bourguignon succède à Nicolas Denis, nommé directeur général de Predica, à la direction de la Caisse régionale Normandie-Seine. Entrée au Crédit Agricole de Lorraine, en 1991, comme chargée d’affaires entreprises, elle a occupé différentes fonctions :

en 2003, elle est directrice des marchés particuliers et professionnels, puis étend son périmètre d’activité aux agriculteurs, au marketing et à la communication, devient directrice des agences et de la relation clients et, en 2015, directrice de la transformation de la distribution et de l’innovation. Karine Bourguignon rejoint ensuite Crédit Agricole SA. Nommée DGA en 2019, elle devient directrice de la relation clients et innovation. En février 2020, elle est chargée de la direction clients à CA Technologies et Services. Elle est âgée de 54 ans.

Content Square (393 M€) et Exotec (305 M€). Huit nouvelles licornes ont également vu le jour. (Source : EY – Baromètre capital-risque bilan 2022).

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On en parle

En bref

Début janvier, la Caisse des Savoie a dévoilé sa nouvelle Team multisport composée de treize athlètes de haut niveau de Savoie et de Haute-Savoie. La Team CA des Savoie regroupe des sportifs de renom et de jeunes espoirs. À la fin juin 2022, 29898 exploitations agricoles étaient certifiées Haute Valeur environnementale (HVE) . Elles progressent de 56 % en un an et représentent environ 7,7 % des exploitations agricoles françaises. La viticulture constitue près de 70 % des exploitations labellisées. L’Occitanie est la première région HVE devant le Grand Est et la Nouvelle-Aquitaine. (Source : ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté alimentaire). La collection de guides « Visa pour…» s’enrichit : après l’Europe du Nord, l’Asie du Sud-Est, les États-Unis, un quatrième sur le Moyen-Orient est en préparation. Ces ouvrages viennent en soutien des équipes commerciales du marché des entreprises dans leur appui Le prix Crédit Agricole d’histoire des entreprises, porté par la Fondation Maison de Salins, en partenariat avec la revue Entreprises et Histoire, est attribué à Arnaud Bartolomei pour son mémoire de thèse intitulé «Après l’Empire. Les reconfigurations du commerce atlantique du Mexique (1750-1840)». Une mention spéciale a été attribuée à Quentin Schnapper pour «Une économie d’interconnaissance : commerce et appartenances locales dans un bourg périurbain de l’ouest de la France de l’entre deux-guerres à nos jours». aux entreprises souhaitant se développer à l’étranger, ainsi que pour les start-up des Villages by CA.

J’écorénove mon logement Le site qui facilite la rénovation énergétique En France, les logements font face à un besoin impérieux de rénovation énergétique. Il existe environ cinq millions de passoires thermiques, ce qui représente un bon tiers du parc immobilier à rénover. « Il s’agit là d’un enjeu économique, de santé et de transition énergétique, et le Crédit Agricole se doit d’apporter des réponses et des solutions », affirme Marc Oppenheim, directeur général de Crédit Agricole Immobilier. Accompagner les particuliers dans l’écorénovation de leur habitat fait en effet partie du projet sociétal du groupe. Porté par CA Immobilier, le site J’écorénove mon logement, est en phase pilote dans douze Caisses régionales depuis novembre 2022 et sera déployé par toutes les Caisses régionales et LCL en mai prochain. En quatre étapes, voici comment il s’articule. 1. COMPRENDRE LES ENJEUX DE LA RÉNOVATION Grâce à une bibliothèque en ligne complète, alimentée par des documents pra tiques et des articles réalisés par Uni-médias, les intéressés pourront faire le tour du sujet de l’écorénovation énergétique avant de se lancer dans la simulation en ligne de leur projet. 2. VOTRE LOGEMENT ET VOS BESOINS Des questions simples permettent, en moins de dix minutes, de décrire le bien concerné et d’identifier les besoins : réduire sa facture d’énergie, améliorer son confort ou encore louer son logement. Une première estimation de la performance énergétique du logement est ensuite délivrée ainsi que différents scénarios de travaux, du plus simple au plus global. Une estimation du coût et des avantages acquis par les travaux est associée à chaque hypothèse. 3. SIMULATEUR DE SUBVENTIONS Puis, pour chaque solution identifiée, un simulateur indique le montant des aides auxquelles l’internaute peut prétendre (chèque économie d’énergie, Ma Prime Rénov’, etc.) et précise le reste à charge. 4. SIMULATEUR DE FINANCEMENT Ensuite, le financement du reste à charge est estimé grâce à un outil d’aide, incluant l’éco-PTZ et un prêt personnel complémentaire si nécessaire. À tout instant, possibilité est donnée à l’internaute de contacter un conseiller pour approfondir sa démarche. Enfin, un annuaire, sans recommandation à ce stade, identifie des artisans certifiés RGE de France Renov près de chez soi. n

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Visite de Rungis À l’heure où beaucoup dorment encore, les dirigeants des Caisses régionales, membres du Comité de l'agriculture et de l'agroalimentaire de la FNCA, se sont rendus, mi-février, au marché d'intérêt national de Rungis (Val-de-Marne), invités par son président. Ce déplacement a été l'occasion d'aller à la rencontre des professionnels du plus grand marché de produits frais au monde. Le Crédit Agricole rappelle ainsi son engagement aux côtés de l'ensemble des acteurs de la chaîne alimentaire, du champ à l'assiette. Un réseau de radiologues poursuit sa croissance Fin 2022, le Crédit Agricole, via Idia Capital Investissement et Socadif Capital Investissement (CR d’Île-de-France), a participé à une nouvelle augmentation de capital de France Imageries Territoires, premier réseau de radiologues indépendants en France, aux côtés des 400 radiologues associés. Spécialisé dans l’imagerie médicale, le réseau réalise chaque année plus d’1,3 million d’examens et 400000 télé-interprétations auprès de 150 hôpitaux ; il rassemble 600 collaborateurs. Le Crédit Agricole était entré au capital de France Imageries Territoires en 2019 et avait réalisé un investissement complémentaire en 2021. Idia CI et Socadif CI lui ont renouvelé leur confiance afin de poursuivre sa croissance au plus proche de la population. La Caisse de Lorraine se muscle chez les kinés Début janvier, le Crédit Agricole de Lorraine a signé un partenariat avec la Fédération française des masseurs kinésithérapeutes rééducateurs de la Moselle. Cette collaboration s'inscrit dans la volonté du Crédit Agricole d’accompagner et de se renforcer auprès des professions libérales de santé. Pour rappel, la Caisse de Lorraine a inauguré, en 2022, deux agences dédiées à cette clientèle, à Metz et à Nancy.

À la rencontre des habitants Des administrateurs et des collaborateurs d’agences de la Caisse de l'Anjou et du Maine se sont portés à la rencontre des habitants de 41 communes, durant cinq semaines, pour préparer les assemblées générales des Caisses locales. Ils ont mis en avant le thème phare – l’inclusion numérique et sociale – et valorisé l’accompagnement du Crédit Agricole auprès d’associations locales. Des salariés du siège ont également animé des jeux et des quiz organisés sur le stand, installé pour l’occasion au marché hebdomadaire ou sur le parking de supermarchés.

Label employeur partenaire national des sapeurs-pompiers

Le 17 janvier, le groupe Crédit Agricole a signé une convention cadre de démarche de soutien à la politique du volontariat chez les sapeurs-pompiers avec la direction générale de la sécurité civile et de la gestion des crises. Les Caisses régionales pourront ensuite signer des conventions locales avec les Services départementaux d'incendie et de secours. La pérennisation du volontariat est un enjeu majeur, notamment dans les territoires ruraux pour conforter l’engagement des 198 000 sapeurs-pompiers volontaires. Dans certaines régions, ceux-ci représentent près de 80 % des effectifs. Par cette convention, le Crédit Agricole favorise leur disponibilité opérationnelle et leur formation. Philippe Brassac a, pour sa part, souligné le « principe d’universalité» auquel répondent les sapeurs-pompiers volontaires.

Le directeur général de la sécurité civile et de la gestion des crises entouré de Philippe Brassac, DG Crédit Agricole SA, et de François-Xavier Heulle, DGA FNCA chargé des ressources humaines, représentant Raphaël Appert, absent.

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Tendances

Le Crédit Agricole en 2022 Des résultats solides pour préparer l’avenir

Raphaël Appert, premier vice-président de la FNCA et vice-président de Crédit Agricole SA, donne de la perspective aux principaux résultats du groupe, et notamment ceux des Caisses régionales, publiés le 9 février dernier.

En 2022, 1,9 million de nouveaux clients ont rejoint le groupe Crédit Agricole. Comment expli quez-vous cette vitalité? Si les clients nous rejoignent, c’est que notre modèle répond à leurs attentes et les séduit. On parle beaucoup des banques en ligne, des néobanques, mais les clients plébiscitent notre présence de proximité et la valeur ajoutée d’un conseil complet. Le chiffre de 1,9 million de nouveaux clients en banque de proximité pour tout le groupe (France, Italie et Pologne), dont près de 1,2 million pour les Caisses régionales, c’est une marque de vitalité de nos banques et de la confiance que les clients leur accordent. Pour les satisfaire, nous continuons à investir dans la transformation de nos agences et notre maillage, dans les solutions digitales et dans les offres sur tous les marchés, c’est notre modèle de banque universelle. En accompagnant les projets de nos clients, nous donnons vie à notre raison d’être. Dans un contexte économique chahuté, on voit apparaître une augmentation des charges : est-ce un point de vigilance? Investir, c’est préparer l’avenir : nous en avons la volonté et les moyens. En finance, on appelle ça des charges. Je préfère l’idée d’investissements : - Investir dans les technologies, notamment au travers de CA Technologies et Services et de Cagip: c’est nécessaire pour digi taliser les services, transformer et améliorer nos processus au bénéfice des collaborateurs et des clients. Mais aussi améliorer notre proposition de valeur en ligne à travers CA e-Développement qui porte l’acquisition de clients sur internet et la nouvelle offre Propulse by CA pour les clients professionnels par exemple.

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- Investir dans la transformation des agences et de nos sites sièges, pour être présents de la manière la plus adaptée là où nos clients vivent et construisent leurs projets. - Reconnaître l’engagement des femmes et des hommes du Crédit Agricole en assurant une évolution des rémunérations qui prenne en compte le contexte inflationniste. Ce contexte a-t-il un impact sur les risques? Le niveau global de provisionnement atteint 10 Md€ pour les Caisses régionales, 20 Md€ pour le groupe. Notre gestion est active et responsable. Les niveaux de résultats acquis par le groupe nous permettent de continuer à provisionner et à sécuriser nos activités futures au même rythme que l’évolution des créances et des engagements dans le contexte économique incertain. Les provisions sont ajustées au fil de l’eau, cela nous permet d’envisager l’avenir avec sérénité. Les Caisses régionales ont une approche des risques très différenciante. Leur grande connaissance des territoires et des filières économiques qu’elles accompagnent permet un niveau de provisionnement adapté aux défis économiques qui se présentent. Au final, le résultat publié du groupe s’élève à plus de 8 Md€, celui des Caisses à 4,2 Md€ en normes IFRS et 3,5 Md€ en normes françaises. Que traduisent ces bons résultats qui, de plus, s’inscrivent dans un contexte d’adaptation? Si le niveau de résultat est élevé, c’est d’abord parce que nous réalisons de très bonnes performances commerciales. Et si les performances sont bonnes, c’est grâce à des propositions qui sont en rapport avec les attentes et les enjeux de nos clients ; et leur sont utiles. C’est la force de notre modèle qui crée de la valeur pour chacun de nos clients et chacun de nos territoires, en s’appuyant sur

tous les métiers et les expertises du groupe. Ces niveaux de résultats permettent d’assu mer nos engagements et les risques pris, et confortent les fonds propres indispensables à nos investissements futurs. Nous avons su nous adapter au contexte tout en continuant à investir pour l’avenir. C’est notre capacité à développer nos offres qui est maîtresse.

Notre modèle est caractérisé par l’interaction entre les banques de proximité et les métiers dans une logique client.

Le PNB en apparence stable se transforme en permanence. En ajoutant de nouvelles activités, comme le capital développement, l’immobilier, l’énergie, la santé, nous nous donnons les moyens de développer nos revenus à l’avenir. Désormais, nous accompa gnons les particuliers dans les transitions en les aidant à améliorer l’efficacité énergétique de leur habitat ou encore les entreprises et le secteur agricole dans leurs investissements en matière de transitions: ce sont autant d’opportunités de création de valeur. Êtes-vous optimiste pour l’avenir? Notre modèle est caractérisé par l’interaction entre les banques de proximité et les métiers dans une logique client. Notre socle nous procure une capacité de collecte formi dable et l’opportunité d’équiper et d’accompagner nos clients dans tous leurs projets. Ce mode de construction rend optimiste : le modèle décentralisé est capable de créer et d’intégrer de la valeur sur nos territoires qui complète nos activités, construit l’avenir et nos résultats autrement. n

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Dossier

«LEMONDE D’APRÈS» par Isabelle Job-Bazille, directrice des études économiques groupe à Crédit Agricole SA Après une période de «mondialisation heureuse», des chocs successifs sont à l’origine d’une poussée inflationniste brutale. Le désordre mondial – couplé aux enjeux de transition climatique – entraîne un nouveau cycle géopolitique dans un monde fragmenté. Avec la fin annoncée des énergies fos siles, une révolution industrielle s’amorce. Le moteur de la crois sance changera pour répondre aux objectifs de neutralité carbone: l’in vestissement remplacera laconsomma tion, bousculant leséquilibressocio-éco nomiques et nécessitant des besoins d’adaptationdes compétences.

Le secteur bancaire en 2023 Les grands chantiers stratégiques

D eux chocs successifs, la pandémie liée au Covid-19 et la guerre en Ukraine, sont à l’origine d’une poussée inflationniste brutale. Dans la foulée, les banques centrales ont remonté leurs taux d’intérêt et devraient continuer à le faire tout au long du premier semestre 2023. «Mais l’ampleur de la poursuite de cette hausse reste incertaine, tout comme la vitesse à laquelle l’inflation pourrait redes cendre à un niveau conforme à ce que cherchent à faire respecter les banques centrales, autour des 2 % en Europe», expose Thomas Groh, DGA de la FNCA chargé de la direction finances et fonctionnement. La hausse des taux et l’inflation – c’est le premier axe – entraîne de nombreuses consé quences. À commencer par des actions à mener vis-à-vis des clients pour les aider à appréhender l’impact de ces changements sur leur patrimoine et sur leur pouvoir d’achat dans une période où leurs attentes vis-à-vis de la banque continuent d’évoluer: «Ils veulent pouvoir nous contacter quel que soit l’endroit où ils se trouvent, en agence et sur écran, à n’importe quel moment et attendent une réponse rapide et précise», explique Jean- François Dupouy, DGA de la FNCA chargé de la direction clients, mutualisme et innovation. Digitalisation, proactivité, lutte contre les irritants : l’excellence opérationnelle est au cœur des travaux pour atteindre l’excellence relationnelle. C’est avec de telles attentes que le sujet de l’épargne, moins central auparavant compte tenu de la faiblesse des taux, revient sur le devant d’une scène très concurrentielle (lire ci-après). En raison de coûts qui bondissent, l’accompagnement des Caisses régionales auprès des professionnels, des chefs d’entreprise et des plus fragiles sera essentiel.

Hausse des taux et inflation, climat, recrutement : trois axes majeurs dictent les grands chantiers stratégiques du secteur bancaire en 2023. Mobilisées, les Caisses régionales s’adaptent à ce contexte, incertain à court terme, et à ces différents enjeux pour accompagner tous leurs clients.

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À l’époque des taux nuls et de l’inflation négative, la liquidité était abondante, grâce, notamment, aux injections des banques centrales pour soutenir la croissance. Et les produits d’épargne rapportant peu, les clients étaient moins incités à optimiser leurs placements. En cinq ans, les dépôts à vue ont augmenté de 100 Md€ pour atteindre 230 Md€ aujourd’hui dans les Caisses régionales. Mais, à l’heure de la flambée des taux, le Livret A rémunéré à 0,5 % il y a un an l’est aujourd’hui à 3 %, le Livret d’épargne populaire atteint 6 %. De nouveaux horizons s’ouvrent désormais aux clients qui recherchent les supports les mieux rémunérés, notamment les livrets réglementés. Quand l’inflation augmente, la banque rémunère plus cher l’épargne réglementée, alors que près de la moitié de cette collecte part à la Caisse des dépôts. Le défi est multiple. Il s’agit de répondre L’épargne Une stratégie groupe tournée vers le client

Grégory Erphelin, directeur général de la FNCA Le point de vue de…

aux attentes des clients tout en sécurisant l’équilibre financier des Caisses régionales. De plus, depuis dix ans, les Caisses régionales ont principalement axé leur développement sur le crédit. La montée en compétences des conseillers en matière d'épargne dans le nouvel environnement est un enjeu de taille. Pour les Caisses régionales, la Fédération nationale du Crédit Agricole a, dès novembre 2022, sollicité toutes les entités du groupe pour redéfinir une politique épargne groupe proposant de nouvelles solutions d’épargne en adéquation avec ce nouvel environnement de taux. Pour personnaliser les réponses en fonction des différents besoins des clients, les conseillers pourront s’appuyer sur Trajectoires patrimoine, mis en marché en 2017, «autoporteur pour découvrir le client, son patrimoine et ses besoins et lui préconiser des solutions adéquates», analyse Jean-François Dupouy, DGA FNCA chargé de la direction marchés, mutualisme et innovation. Car, protéger, valoriser et donner du sens à l’épargne des 21 millions de clients des Caisses régionales est bien la mission première de la banque, la responsabilité du Crédit Agricole (lire l’interview de Raphaël Appert en p.8) .

Nous avons unrôle clé à jouer

Cette année, trois grands thèmes, non exhaustifs, vont guider notre action. Le premier thème est lié au nouvel environnement de taux et d’inflation. Dans ce contexte, le Crédit Agricole a un rôle clé à jouer vis-à-vis de ses clients, tant en matière de conseil en épargne que d’accompagnement des professionnels, des agriculteurs, des chefs d’entreprise et des ménages les plus fragiles qui voient leurs charges augmenter. Concomitamment, la liquidité se resserre, conséquence de la normalisation de la politique monétaire de la Banque centrale européenne. Cet environnement invite les banques à poursuivre l’adaptation continue de leur modèle pour le rendre toujours plus performant, au service de tous les clients. Le deuxième, à moyen et long terme, porte sur l’accompagnement des transitions sociétales et notamment de la nouvelle donne en matière de climat, en lien avec le projet sociétal. En 2023, pour accompagner nos clients vers une économie bas carbone, nous allons prendre des initiatives opérationnelles, fortes et visibles pour les clients. On peut citer J’écorénove mon logement, le hub transition énergétique ou les initiatives pour soutenir le développement du marché du carbone et en valoriser la séquestration. Cette année, le nouveau métier «CA Transitions et Énergies» va se concrétiser et le Crédit Agricole va compléter son plan d’action pour contribuer à l’atteinte de l’objectif de neutralité carbone. Enfin, le troisième est un volet social, relatif aux ressources humaines. Le recrutement et la fidélisation des collaborateurs, la valorisation de notre métier, finalement le sens donné au travail, constituent un enjeu fondamental. Les banques sont parmi les plus importants employeurs privés en France, le Crédit Agricole en étant le premier.

L’excellence opérationnelleest aucœurdes travaux pouratteindre l’excellence relationnelle.

Des engagements de modération tarifaire ont déjà été pris envers la clientèle la plus vulnérable et un suivi personnalisé envers les entrepreneurs complète le bouclier tarifaire instauré par les pouvoirs publics. Les banques devront elles aussi s’adapter à ce nouvel environnement, avec un accroissement des charges et, probablement, du coût du risque. Elles

devront également s’adapter à une liquidité moins abondante due à la normalisation progressive attendue de la politique de la Banque centrale européenne. Enfin, plusieurs chantiers réglementaires seront très structurants, dont la transposition en droit européen des accords de Bâle III qui devrait être applicable début 2025, les propositions de la Commission européenne pour encadrer, voire interdire, les commissions versées par les producteurs aux distributeurs de produits financiers, ou encore les réflexions visant à créer un euro digital qui pourraient rendre la collecte client davantage instable… Climat : conseiller, diffuser et sensibiliser Le second axe, en lien avec le projet sociétal, porte sur le climat. En 2023, les banques vont concrétiser leurs engagements en matière de transition énergétique afin de respecter ceux pris par la France, auxquels le Crédit Agricole a souscrit, et d’atteindre la neutralité carbone en 2050. Cela signifie que l’économie doit avoir réduit de 90 % ses émissions

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Dossier

Rencontre avec

de gaz à effet de serre (GES), soit une baisse des GES de 80 % dans les portefeuilles bancaires. « Il nous faut donc sensibiliser les clients sur leurs propres trajectoires Net Zéro. Notre mission sur tous les marchés est de déployer des outils à la main des conseillers pour leur permettre d’accompagner 100 % des clients dans le conseil en efficacité énergétique», affirme Jean-François Dupouy. L'année 2023 verra le déploiement du site J’écorénove mon logement, du projet Réno CA et du hub transition, respectivement dédiés aux particuliers, aux copropriétés et aux professionnels et entrepreneurs. L’agriculture ne sera pas en reste avec Trajectoires Agri pour aider à la décarbonation du secteur. Pour aller plus loin, le Crédit Agricole a la volonté de participer à la structuration du marché du carbone en France avec France Carbone Agri. Le soutien à l’innovation est un moyen supplémentaire d’atteindre l’objectif de la neutralité carbone. Un an après son annonce, il est aussi l’heure de structurer le nouveau métier de Crédit Agricole Transitions et Énergies qui permettra de réaliser ces projets. L’entité va promouvoir le conseil en efficacité énergétique et pourrait produire des énergies vertes et les distribuer. Donner du sens à l’engagement À l’image de ce futur métier, tout cela requiert des compétences et des expertises adap tées. Mais ce n’est pas si simple, même pour le premier employeur privé de France, bien référencé et doté d’une image positive. L’enjeu de recrutement et de fidélisation des collaborateurs est le troisième axe. Les tensions sur le marché de l’emploi sont de deux ordres. Le premier est conjoncturel, lié aux interrogations d’une partie de la population durant la crise sanitaire, créant parfois des ruptures. Le second est profond et résulte de la courbe démographique des actifs. Pendant quarante ans, la population active a crû, mais depuis 2015 elle s’est stabilisée et devrait baisser en 2030. «Cette situation engendre plus de mouvements, il faut donc muscler et renforcer nos dispositifs de recrutement, d’engagement et d’attractivité», analyse François-Xavier Heulle, DGA de la FNCA chargé des ressources humaines. Oui, mais com ment? En développant l’acquisition digitale des candidats, en continuant à investir dans

Comprendre, dialoguer, expertiser, expliquer ! Maya Atig directrice générale de la Fédération bancaire française

La Fédération bancaire française (FBF) a un double rôle. Elle représente l’ensemble des banques françaises, d’une part, dans leur dialogue institutionnel avec les autorités (les différents ministères, en particulier Bercy et la direction du Trésor, les parlementaires, les autorités européennes, l’Autorité de contrôle prudentiel, l’Autorité des marchés financiers et leurs homologues européens) et, d’autre part, auprès de différents publics pour montrer l’utilité collective de la profession au service des citoyens et des entreprises. La FBF élabore des positions communes sur tous les grands enjeux, qu’ils soient réglementaires, économiques ou sociétaux, en dehors de tout aspect commercial. Pas moins de 400 banquiers participent aux travaux, auxquels s’ajoutent les 2500 présents dans les 103 comités territoriaux, qui donnent de leur temps pour représenter la profession auprès de nos interlocuteurs partout dans les territoires. Trois grands axes se dessinent pour 2023. Adaptation et utilité Le premier est de montrer la manière dont les banques s’adaptent dans le contexte actuel et sont utiles. Elles apportent à la fois des solutions en matière d’épargne, d’accès à la propriété à des conditions favorables,

l’apprentissage des jeunes auprès desquels le groupe a pris des engagements importants, en renforçant la présence sur les réseaux sociaux et en valorisant la politique RSE de l’entreprise, source d’attractivité. Fidéliser les collaborateurs, c’est l’art de renouveler le contrat social pour que ces derniers trouvent un sens à leur travail. C’est pourquoi, la Fédération et Crédit Agricole SA travaillent dans six voies : l’organi sation et la flexibilité dans le travail, la reconnaissance financière et non-financière, l’engagement sociétal,

L’enjeu derecrutement etde fidélisation descollaborateurs est le troisièmeaxe.

le développement professionnel, le poste de travail et le collectif des équipes, «un lieu de réassurance encore plus vrai après le Covid», poursuit François-Xavier Heulle. Enfin, pour adapter les compétences au contexte et à des clients de plus en plus informés, la formation est indispensable, même si elle «ne fait pas tout». n

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de protection du pouvoir d’achat, de financement des entreprises pour la double transition digitale et écologique. Le deuxième est de défendre la qualité de notre modèle dans les évolutions réglementaires internationales et européennes. Douze négociations sont en cours sur la finalisation de Bâle III, la stratégie de développement de l’épargne européenne, une directive sur le crédit à la consommation, un paquet réglementaire sur la lutte anti blanchiment, etc. Seuls ou aux côtés de nos homologues des associations bancaires européennes et d’autres fédérations, nous rencontrons les parlementaires pour porter des évolutions qui sont respectueuses de notre modèle bancaire, singulier en Europe et dans le monde et pas toujours compris. Le troisième est complémentaire du premier : les transitions environnementales sont une occasion unique de montrer que la banque est une solution pour financer les investissements et participer à des mesures communes avec les pouvoirs publics. Pour y parvenir, il faut expliquer, battre en brèche les idées reçues, dialoguer avec les autorités et les ONG. Le secteur est soumis à de nombreuses obligations et à des chantiers de plus en plus complexes. Notre secteur a pris des engagements collectifs (sortie du charbon, des hydrocarbures non conventionnels), chaque banque prenant ensuite ses propres engagements. C’est assez unique au monde ! Des tiers de confiance En matière de sécurité, la FBF prend souvent la parole pour prouver, études à l’appui, que les banques sont des tiers de confiance. Nous travaillons avec les différentes autorités, en commun avec nos adhérents, pour trouver des solutions de prévention efficaces. Enfin, pour la première fois, en septembre 2022, le Comex de la FBF a mis un sujet des ressources humaines à l’honneur : l’attractivité. Une étude sur la RSE comme facteur d’attractivité est en cours ainsi que des travaux sur la valorisation du métier. Le cœur de notre mission est d’être utile à nos adhérents et de montrer à nos publics que c’est une chance pour la France d’avoir un secteur bancaire fort : utile, proche, solide et agile. Retrouvez de nombreuses informations et le rapport annuel de la FBF : www.fbf.fr/fr/ la-fbf-publie-lannee-de-la-banque-2022/

Confiance, performance et sécurité au quotidien C onnaître le solde instantané de son compte, être informé de manière lisible et en toute sécurité des opérations qui y transitent, telles sont les attentes légitimes des clients. «Ces nouveaux usages, qui consistent à gérer en toute autonomie ses services bancaires, sans rupture et quel que soit l’endroit où l’on se trouve, nécessitent d’investir dans des technologies agiles. Cela impose aussi d’ouvrir son environnement

informatique à des partenaires extérieurs, ce qui n’est pas sans consé quence sur les mesures de sécurisation, qui deviennent, in fine, plus complexes à orchestrer», confie Éric Gonce, directeur général adjoint de la FNCA, chargé de la transformation et de la performance.

Les moyens mis en œuvre dans la lutte contre la fraude et la cybersécurité ne cessent d’être ren forcés. L’une des missions de la direction trans formation et performance est de faire travailler ensemble toutes les entités du groupe qui se préoccupent de ces questions, afin de renforcer les moyens de détection des tentatives de fraude ainsi que l’efficacité de leur traitement. Les équipes veillent aussi à améliorer l’expé rience clients et collaborateurs, en simplifiant et en améliorant l’ergonomie des transactions, dans l’instruction d’une demande de prêt, la signature d’un contrat, etc. À la clé, des parcours plus fluides, moins chronophages et plus sécurisés. Au final, une relation commerciale qui gagne en qualité et en confiance. Protection des données personnelles Ces nouvelles technologies apportent davantage de flexibilité, permettent des changements plus fréquents et aussi plus légers, de manière à col ler en temps réel aux attentes évolutives de nos clients. Elles produisent et utilisent pour cela des données, et des modèles d’intelligence artificielle, qui permettent de mesurer de plus en plus fine ment les performances. «C’est notamment grâce à ces nouvelles technologies que nous avons mis en place une alerte lorsqu’une opération à dis tance est lancée de manière inhabituelle par le

client », explique-t-il. L’amélioration du ser vice client et la personnalisation des offres passent par l’exploitation de ces précieuses

données personnelles. À condition, bien sûr, de savoir les utiliser à bon escient, dans l’intérêt de nos clients. «Conscient du capital confiance dont nous gratifient nos clients, le groupe Crédit Agricole a encadré ces usages par une charte des données personnelles, qui porte des engagements importants dépassant largement le strict respect des obligations réglementaires», conclut Éric Gonce. n

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En images

Stage de troisième Immersion en entreprise ! Début février, la Fédération nationale du Crédit Agri cole (FNCA) a accueilli une vingtaine de jeunes de troisième du collège Olympe-de-Gouges, à Noisy-le Sec, situé en zone d’éducation prioritaire, pour un stage d’observation. Inscrit au programme de l'an née, celui-ci fait partie intégrante de l’examen du brevet des collèges. Cette journée, organisée en par tenariat avec le Crédit Agricole d'Île-de-France et l’association Tous en stage, avait pour but de leur faire découvrir lemonde de l'entreprise et lesmétiers de la banque. Cette action, menée grâce à la forte mobilisation de collaborateurs de la FNCA, s'inscrit dans le cadre du plan jeunesse du groupe, qui a pour objectif d'accueillir 50000 jeunes d'ici à 2025.

Œuvrerpour l’égalitédes chances À peine le hall franchi, une collégienne immortalise le moment. En 2022, les 39 Caisses régionales et entités associées ont accueilli 4437 stagiaires dont 621 élèves de classe de troisième, certains issus de zones d’éducation prioritaire.

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À la découverte du métier de banquier Éric Gonce, directeur général adjoint de la direction transformation et performance, et Véronique Lebreton, responsable diversité et inclusion, dévoilent les différentes facettes du métier de banquier et se prêtent au jeu des questions… qui fusent.

Accueil matinal Rien ne vaut un solide petit-déjeuner pour démarrer la journée: un accueil fédéral au cours duquel livrets et stylos leur ont été remis.

Concentration

maximale ! Deux conseillères Point

Passerelle du Crédit Agricole d’Île-de-France animent un atelier budgétaire sous la forme d’un quiz en ligne : le kahoot.

Clap de fin ! Devant des collaborateurs, les élèves livrent, par groupes, leurs impressions du jour, avec énergie et assurance. Certains se verraient bien juristes, d’autres acheteurs, ou en contact avec la clientèle… Une journée de rencontres, très appréciée de part et d’autre.

Speed dating des métiers L’après-midi, les jeunes enchaînent les rendez-vous sous forme de speed dating, avec la participation d’une dizaine de collaborateurs de la Fédération venus leur présenter huit métiers.

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Initiatives

Capital investissement Atlantic Nature réorganise son capital

Bastien Pariaud, directeur général d’Atlantic Nature depuis 2018 et ancien officier dans la marine marchande.

C réée en 1996 à Ploemeur, dans le Morbihan, Atlantic Nature est un laboratoire breton précurseur et leader français de la phytothérapie écoresponsable. L’entreprise conçoit, fabrique et commercialise une gamme de produits couvrant tous les besoins santé, soit plus de 900 compléments alimentaires dont la moitié est certifiée bio. Les produits sont commercialisés sous la marque Nat&Form au sein d’un large réseau multicanal de points de vente: pharmacies, L’entreprise bretonne, cliente du Crédit Agricole du Morbihan, est spécialisée dans la fabrication de complé ments alimentaires écoresponsables distribués sous la marque Nat&Form. Elle a réorganisé son actionna riat à l’occasion d’une transmission familiale aux côtés d’Unexo et d’Idia Capital Investissement, via son fonds CA Transitions.

parapharmacies, magasins spécialisés bio et sites de vente en ligne. L’entreprise a mené une opération capitalistique en octobre 2022. Elle a permis à Bastien Pariaud, directeur général depuis 2018, qui a rejoint l’entreprise familiale en 2015, de racheter une partie des parts de sa mère. «Nous

Nous souhaitions garder unemajorité familiale tout en nous associant à des partenaires qui nous apportent une réelle valeur ajoutée.

avons fait entrer de façon minoritaire dans notre capital les fonds Idia Capital Investissement et Unexo, car nous souhaitions garder une majorité familiale tout en nous associant à des partenaires qui nous apportent une réelle valeur ajoutée et pas simplement un soutien financier», affirme Bastien Pariaud. Une entreprise écoresponsable Atlantic Nature se différencie historiquement par un positionne ment écoresponsable, en offrant aux consommateurs des produits de qualité et composés de plantes et d’actifs qui proviennent de différents pays du monde. Pour le reste (emballages en carton, sociétés de services, etc.), l’entreprise bretonne fait appel à des acteurs locaux. Atlantic Nature s’est engagée il y a dix ans dans une démarche RSE ambitieuse qui se concrétise par l’obtention de différents labels. «Le Crédit Agricole est un partenaire ancré dans le domaine agricole avec une démarche territoriale forte. Cela fait sens avec nos activités et notre démarche RSE qui fait partie intégrante de l’ADN de la société. L’entreprise est à ce titre cliente du Crédit Agricole du Morbihan», ajoute le dirigeant.

Des produits 100 % biosourcés ou compostables en 2025

Au sein de l’entreprise, cela se traduit concrètement par l’utilisa tion de packagings écoresponsables et par la gestion des déchets et leur recyclage. Pas moins de 21,5 tonnes de plastique d’origine pétrolière ont ainsi été économisées en 2020. D’ailleurs, dans le cadre de son programme Objectif Zéro Plastique, l’entreprise affiche la volonté d’utiliser 100 % de matériaux d’origine végétale et 100 % recyclables ou compostables pour ses produits d’ici à 2025. Elle ambitionne également d’obtenir la qualité d’entreprise à mission en 2023. En 2021, Atlantic Nature a réalisé 16,9 millions d’euros de chiffre d’affaires. L’entreprise emploie 80 collaborateurs. Cette recapi talisation va lui permettre de poursuivre son développement, en renforçant sa position d’acteur majeur sur le marché national, en développant l’export à destination de marchés européens et en créant un site de vente en ligne. n

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Soutenir les entreprises Cap sur lemétier du capital investissement Financer les entreprises est au cœur du métier de banquier, investir à leur capital aussi. À ce titre, diffé rentes structures existent au sein du Crédit Agricole, dont les 38 sociétés de capital investissement régionales et Idia Capital Investissement d’envergure nationale. I nvestir dans des outils modernes, s’agrandir, recruter de nouveaux collaborateurs, se développer à l’international…pour mener à bien leurs projets, les entreprises ont besoin de fonds propres. «Pour cela, leur premier réflexe est de solliciter un finan cement. Lorsque celui-ci ne suffit plus, elles ont la possibilité d’avoir recours à des investisseurs pour renforcer leurs fonds propres (…) », explique Anne-Caroline Pace-Tuffery, directrice générale d’Idia Capital Investissement (Idia CI), structure de capital investissement nationale du Crédit Agricole. Le Crédit Agricole investit toujours de façon «minoritaire» dans les entreprises. «Notre métier consiste à créer de la valeur aux côtés des dirigeants dont nous devenons des partenaires et coactionnaires», pour suit-elle. Depuis plus de trente ans, Idia CI soutient les dirigeants des ETI et des PME en engageant les fonds propres du groupe au travers de prises de participation allant de 1 à 50 M€.

«Lemétier d’investisseur est très réglementé par l’Autorité desmarchés financiers. Il s’agit de ne pas mélanger l’activité haut de bilan (investis sement) à celle du bas de bilan (financement). Elles sont séparées et, dans le cas contraire, il pourrait y avoir un risque de conflit d’intérêts. C’est pourquoi il existe des sociétés d’investissement régionales, filiales des Caisses régionales, dédiées uniquement à l’activité d’investisse ment», développe Stéphanie Renault, directrice marchés et clients à la Fédération nationale du Crédit Agricole. Celles-ci exercent leur activité, parfois en complément du soutien d’Idia CI, qui bénéficie d’expertises clés dans l’agroalimentaire, le viticole, le foncier forêts bois, la transition énergétique, et de compétences transverses (juri dique, RSE, ESG). Cela représente un écosystème de 150 personnes permettant de répondre aux enjeux des entreprises. En 2021, les sociétés de capital investissement du groupe ont globalement investi près de 600 M€ dans 233 entreprises, pour financer le développe ment, la transmission ou la création d’entreprises. n

Entretien

Quels sont les secteurs dans lesquels les SCIR investissent ? Nous accompagnons des dirigeants tous secteurs d’activité confondus. Le cap est toujours le même: maintenir l’activité sur nos territoires. Notre vocation est d’aider ces entreprises, notamment au moment clé de la transmission enmettant des solu tions en place, sur un horizon long terme (capital patient). À cela, s’ajoute la notion de rentabilité: la totalité des profits engen drés nous sert à réinvestir dans d’autres entreprises. L’ensemble des structures (SCIR + Idia) représente environ 150 personnes dédiées à l’investissement haut de bilan des PME et ETI des territoires. Sur le plan régional, il y a plusieurs structures d’investissement. Certaines sont plus grosses que d’autres de par leur histoire, leur ancienneté et leur territoire. Citons Unexo, Carvest, Grand Sud Ouest capital, Sofipaca, Sofilaro, Soca dif, Nord Capital Investissement et C2AD. En 2021, les SCIR ont réalisé 178 investis sements pour 367 millions d’euros.

Jean-Luc Creach président du club haut de bilan, qui réunit l’ensemble des sociétés de capital investissement du groupe Crédit Agricole, et directeur général d’Unexo Le cap est de maintenir l’activité sur nos territoires.

Qu’est-ce que le capital investissement? Au sein du club haut de bilan, créé il y a trente ans et qui réunit l’ensemble des acteurs du capital investissementdugroupeCréditAgricole (sociétésdecapital investissement régionales - SCIR-, IdiaCI etAmundi), etplusgénéralement du métier du haut de bilan, nous accom pagnons des dirigeants d’entreprise dans leur projet d’acquisition, de transmission, de développement. Les SCIR investissent mino ritairement dans les PME et les ETI avec des ticketsquivontdequelquescentainesdemilliers d’euros jusqu’à dix ouquinzemillions d’euros. Parfois, nous le faisons en commun avec Idia CI afin d’engager plus d’argent que les struc

tures régionales seules ne peuvent le faire. Notre métier numéro deux, c’est le fonds de dette. Il s’agit d’opérations complexes dans lesquelles nous intervenons en tant que financeur via unmontage particulier. Le remboursement du montant prêté a lieu au terme de l’opération, in fine. Notremétier numéro trois, c’est l’innovation. LesCaisses régionalesdéveloppent desactivi tés propres enmatièred’investissement dans l’innovationmême si, par ailleurs, nous dispo sons de fonds financés par le groupe dans ce domaine, comme Supernova Invest (pour les territoires) et Breega (dans les domaines de la Fintech et de l’Assurtech).

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