Crédit Agricole Magazine n°173

Initiatives

Critères ESG Vers une production plus vertueuse de la betterave Le groupe coopératif betteravier Cristal Union a lié son refinancement d'1,01 Md€ à sa performance RSE. La Caisse du Nord Est a été le chef de file de cette opération.

L a betterave a bien des vertus. Elle sert à produire du sucre, de l’alimentation animale, du biocarburant et de l’alcool pour les besoins pharmaceutiques (gel hydroalcoolique par exemple), industriels et alimentaires. En France, les 9000 agriculteurs coopérateurs du groupe Cristal Union cultivent la betterave qui est transformée dans huit usines de la coopéra- tive, implantées sur différents territoires de Caisses régionales. «La transformation de la betterave est une industrie lourde. Cristal Union s’est engagé depuis de nombreuses années dans une démarche toujours plus responsable enmatière environnementale, tout en maintenant une compétitivité indispensable à l’emploi agri- cole et industriel dans nos régions, et souhaite aller plus loin. Il faut de nombreux capitaux pour financer le stock saisonnier et l’outil de production» , détaille Guillaume Lelouvier, directeur des marchés agroalimentaires du Crédit Agricole du Nord Est. Cristal Union mise sur l’environnement Dans le cadre de sa démarche de responsabilité sociétale d’entre- prise (RSE), Cristal Union, en accord avec ses partenaires bancaires, a lié son refinancement d’un montant de 1,01 Md€ (dont 950 M€ au titre d’un contrat de crédits syndiqué, 30 M€ d’obligations à impact émises par Cristal Union et arrangées par Nord Est Capital Investissement, et 30 M€ de prêts participatifs avec Unigrains) à sa performance RSE. Pour le Crédit Agricole, les banques parte-

naires sont les Caisses du Nord Est, de Champagne-Bourgogne, Centre Loire et Normandie-Seine ainsi que CA CIB. Ce refinance- ment, signé fin janvier dernier, est assorti de trois critères RSE. Le premier concerne la réduction des émissions spécifiques de gaz à effet de serre. L’entreprise va optimiser ses processus énergé- tiques et adapter ses chaudières afin de passer à un mix 100 % gaz naturel et biomasse. Le deuxième implique de diminuer les volumes de consommation d’eau, car l’industrie de la betterave en utilise beaucoup. Cristal Union imagine une façon de revaloriser les 80 % d’eau contenue dans ce légume-racine pour rendre toutes ses usines neutres en eau. Enfin, le troisième critère encourage la hausse des surfaces ensemencées en agriculture biologique. Ainsi, le groupe souhaite accroître sa production de betterave bio pour répondre à la forte demande. Ces indices seront mesurés chaque année et contrôlés par des audi- teurs agréés. Selon leurs conclusions, le taux du crédit à impact variera légèrement dans un sens ou dans un autre. «Ce type d’opé- ration suppose une très forte intimité avec le client : elle en résulte, poursuit Guillaume Lelouvier. En adossant nos financements à des critères environnementaux, sociaux et de gouvernance, nous avons un rôle d’agent et de coordinateur RSE, qui nous engage ensemble. En tant qu’emprunteur et prêteur, nous avons une responsabilité commune à l’égard de nos territoires et plus largement de la société».

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