Armada, 30 ans d'aventures positives

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EXPLORER L’ÉVÉNEMENT

«Un rêveur, un artiste» selon son épouse Nina. Un meneur d’hommes pour les 400 bénévoles qu’il motive inlassablement depuis trente ans. Un stratège et un négociateur pour ceux qui connaissent les coulisses des échanges et tractations nécessaires pour obtenir que Rouen se pare des plus beaux voiliers du monde. Aux commandes de ce gigantesque navire qu’est l’organisation de cet événement de renommée mondiale, il fallait un capitaine exemplaire de droiture. À la barre : Patrick Herr. Sa simplicité et son accessibilité étonnent. On l’imaginerait volontiers dans un bureau, en che- mise blanche et costume. Que nenni . C’est en pantalon de marin en toile rouge qu’il parcourt les quais, veille à chaque détail, répond à chaque question. Il semble infatigable. Sept éditions… En se retournant pour jeter un œil dans le rétroviseur, Patrick Herr se remémore les propos de Jean Lecanuet, maire de Rouen. Trente-quatre ans se sont écoulés, pourtant il s’en souvient encore : « Trouvez-moi une idée pour faire bouger un peu ces quais sinistres ! » Il lui soumet alors l'idée d'une transatlantique en double de grands voiliers multicoques. La «Course de la Liberté» se déroule en mai 1986 et célèbre le centenaire du départ de la capitale normande de la statue de la Liberté vers New York. Les huit bateaux en lice attirent à Rouen une foule considérable. Dans la foulée, il propose donc de créer une manifestation gratuite qui rassemblera de grands voiliers à Rouen. Juillet 1989, le bicentenaire de la Révolution française est l’occasion de cette première «Armada» baptisée Les voiles de la Liberté. Parrainée par Éric Tabarly, la manifestation est un succès. «Ne recommence jamais , lui souffle Jean Allard, premier adjoint au maire. On ne réussit jamais aussi bien que la première fois. » Il n'écoute pas ce conseil et en 1994, L'Armada de la Liberté est organisée. Si avant 1989, Patrick Herr devait ramer pour séduire les commandants et tenter de les attirer à Rouen, ce n’est plus aussi compliqué aujourd’hui. Vingt et un bateaux présents cette année-là. Plus du double en 2019. Le fruit d’un travail relationnel patient, de tissages de liens personnels, d’un carnet d’adresses étoffé au fil des ans et devenu une vraie mine d’or. Ce travail minutieux de fourmi se termine pour le Président-fondateur de l’Armada. Après trente ans de bons et loyaux services, c’est la quille pour Patrick Herr qui raccroche au prin- temps 2020, en « lâchant la barre, mais sans larguer les amarres». SUCCÈS FULGURANT

Trouvez-moi une idée pour faire

bouger un peu

ces quais sinistres !  Jean Lecanuet

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