Agricultrices d'ici
Aude Briand Viticulture cognac
Amoureuse de la nature et de sa terre natale charentaise, Aude Briand est une viticultrice passionnée et déterminée.
Étudiante au Chili, Aude Briand n’a pas hésité à revenir en France afin de prendre la suite de son père, viticulteur de cognac. « Avant de rentrer, je n’avais jamais taillé un pied de vigne » , se souvient cette grande brune, qui a d’abord travaillé à la chambre d’agriculture avant de se consacrer entièrement au cognac. Avec du recul, Aude estime que son retour était prédéterminé. « Quand j’étais petite, je disais que je voulais être “agriculteuse”, j’avais un goût très prononcé pour la nature, donc c’était une évidence » , raconte-t-elle alors que ses parents, eux, l’ont plutôt poussée à aller vers l’extérieur. Malgré leurs efforts, elle est finalement revenue dans l’exploitation familiale, dont elle représente la troisième génération. « J’ai un lien très fort à la terre » , explique encore la dynamique trentenaire, qui règne sur 25 hectares de vignes. Son retour n’a pourtant pas été simple, notamment pour « trouver un employé qui accepte d’être commandé par une femme » mais aussi auprès des membres de sa famille et du voisinage.
« Ça a été dur de montrer que je n’étais plus une petite fille et que j’étais capable de reprendre l’exploitation. » Elle estime que les choses auraient sans doute été différentes si l’un de ses frères avait repris le flambeau familial. Loin de se laisser décourager, la viticultrice passionnée a persévéré. Des efforts aujourd’hui récompensés. « La filière cognac va très bien, je n’ai connu que de la croissance depuis que je me suis installée. C’est un métier où l’on ne s’ennuie pas, la vigne ne répond jamais de la même manière d’une année sur l’autre. À chaque printemps, on la voit renaître avec bonheur » , explique-t-elle dans un sourire. « Il y a une masse de travail énorme, mais c’est très enrichissant, j’apprends tous les jours » , reconnaît Aude. Elle tient cependant à dégager du temps pour des vacances qu’elle juge « indispensables » . La viticultrice dit avoir tendance à travailler davantage avec les femmes plutôt qu’avec les hommes. « Cela n’est malheureusement pas encore acté que viticultrice puisse être un métier de femme à part entière, notamment pour les générations précédentes » , conclut-elle.
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