Agricultrices d'ici
Agricultrice depuis son mariage, Patricia Rebillou fait de son métier un apprentissage permanent pour faire évoluer les activités de l’exploitation. Fille de négociants en laine de mouton, Patricia ne s’était pas vraiment préparée à travailler à la ferme. « De toute manière, je n’étais pas une urbaine , assure t-elle. Et puis à l’époque, en Périgord, même ceux qui n’avaient qu’un lopin de terre cultivaient des fraises. Je connaissais donc, mais je suis vraiment tombée dedans en rencontrant mon mari. » Pour se « mettre en terrain connu » , elle passe un brevet professionnel agricole et développe aussitôt des projets. Produire des fraises ? D’accord... mais pas seulement ! Les cours sont fluctuants et pour ne pas se laisser surprendre, Patricia devient l’une des très rares productrices transformatrices de fraises de Dordogne, non sans avoir suivi les formations correspondantes, depuis les préparations, en Lozère, jusqu’à la création des étiquettes ailleurs. « Je privilégie les apprentissages pratico-pratiques, explique la fraisicultrice, qui vous donnent des outils et un réseau. »
Membre de Bienvenue à la ferme depuis 2001, longtemps chargée de l’accueil en ferme pédagogique et toujours active sur les gîtes de tourisme ( « pour le contact » ), Patricia reconnaît « avancer doucement et prudemment, en réfléchissant à chaque projet et en se projetant dans l’avenir. » On lui dit souvent qu’elle est en avance sur son temps, que les autres ne sont pas prêts. Présidente des Producteurs de fraises de Dordogne depuis 2012, elle y aborde toutes les problématiques de la filière et privilégie les solutions novatrices. Dans ses serres, Patricia expérimente la lutte intégrée depuis plusieurs années, en ayant débuté par les purins végétaux. Aujourd’hui, elle se spécialise dans l’entomologie et sa loupe ne la quitte pas... « Pour moi, une mouche, ça n’existe pas. Je demande : laquelle ? C’est comme les pucerons. Celui qui a des rayures sur les pattes ? Il en existe sept ou huit espèces sur les fraisiers... En fait, il y a toujours quelque chose de nouveau à apprendre. Et ça tombe bien : je déteste la routine ! » , conclut cette passionnée de dessin et de broderie.
Agricultrices d’ici
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