Agricultrices d'ici

Marie-Odile Pouquet Arboriculture

Habituée à défendre ses positions depuis l’âge de 18 ans, Marie-Odile Pouquet est aussi déterminée dans ses vergers que dans les institutions où elle est élue.

dehors on peut prendre la température du végétal, là on prend le pouls de l’exploitation et cela nous a toujours permis, soit d’anticiper soit de trouver des réponses aux problématiques. » Et dans les vergers, il faut compter avec la nature : 1991, gel et aucune récolte ; 1992, surproduction et « à deux doigts de partir à l’autre bout du monde »  ; 1999, tempête ; 2012, regel et aucune récolte ; 2013, grêle en août, aucune récolte ; 2017, gel et 50 % de la récolte perdue... « Il faut rester humble » , accepte Marie-Odile. L’arboricultrice, qui se dit plutôt introvertie, met sa détermination dans la lutte contre l’individualisme, avec un engagement coopérateur pour toutes les productions. Elle est fière, dans ce cadre, d’avoir travaillé sur les chartes qualité des AOP Pomme du Limousin et Noix du Périgord. Pendant plus de vingt cinq ans aux Prud’hommes et dans les associations paritaires employeur-salarié, elle siège aussi à la commission employeurs de la FDSEA. « Les manifs, ce n’est pas mon truc , précise Marie-Odile. En revanche, je monte rapidement au créneau pour défendre un dossier. Je ne le montre pas trop mais, en fait, j’ai un sacré caractère… Parfois, ça surprend ! »

Fille d’agriculteurs, Marie-Odile n’a jamais dévié de son idée première. En 1975-1976, elle avait décidé de passer son bac et de devenir agricultrice et il en sera ainsi ! « À 19 ans, j’étais conjointe collaboratrice et mon mari m’a laissée libre de mon choix. J’ai eu de la chance parce que ce n’était pas l’avis de tout le monde à mon époque, et je me suis installée en 1988 » , se souvient elle. Le jeu des héritages et des remembrements va par la suite faire émerger deux exploitations à vocation majoritairement arboricole, avec des noix, des poires et surtout des pommes. Deux sites aujourd’hui réunis en un Gaec familial, avec le retour de l’un de ses fils dans la propriété. « Le travail en extérieur aura été l’une de mes premières motivations , explique Marie-Odile. Avant, j’étais pratiquement toujours sur le terrain ; jamais pour la taille mais pour l’éclaircissage, la pollinisation et la cueillette. Et si je donne encore un coup de main pendant les coups de feu, j’ai progressivement et gentiment glissé vers l’administratif. » « Et on se laisse prendre par le métier... Au début pour son aspect manuel, et puis, après, avec les cahiers des charges des productions, le social et la comptabilité, la PAC... Je ne veux pas externaliser : tout comme au

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Périgord vert et blanc

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