Agricultrices d'ici
« La génétique, pour faire mieux que plus »
Fière de son troupeau, Susana Ciscares a tout mis en œuvre pour réaliser son rêve d’enfant. Une vie épanouie entre les prés et la stabulation.
Une mère institutrice, un père jardinier et technicien intermittent du spectacle, une enfance partagée entre Saintes et Cognac : il était difficile d’imaginer que Susana puisse un jour devenir éleveuse de limousines en Périgord vert. « J’ai toujours dit que je deviendrais “fermière” , assure-t-elle. J’aimais les animaux, la nature – le hand-ball aussi – et les chevaux anglo-arabes de notre voisin. » Déterminée, la jeune Charentaise s’oriente directement vers le lycée agricole pour passer un bac sciences et technologies de l’agronomie et de l’environnement (STAE) puis prépare un BTSA productions animales en alternance. « Pas facile de trouver un maître d’apprentissage quand on est une fille et, en plus, hors du cadre familial : c’était la double punition » , poursuit-elle. Après son passage dans un élevage vers Confolens, le lycée agricole de Limoges lui confie un poste de responsable du troupeau. « C’était l’idéal pour faire mes armes et connaître le réseau des techniciens de la filière , apprécie-t-elle. Mais je voulais être plus autonome dans la gestion du cheptel. C’est pour ça que je voulais m’installer. »
Susana est attachée à la race limousine et veut rester dans la région. En 2011, après neuf mois de parrainage en parcours d’installation, d’études sur la viabilité de son projet et d’adéquation avec ses désirs d’indépendance, elle s’installe en Earl à Saint-Saud. « Le démarrage a été dur , reconnaît l’éleveuse. Il fallait agrandir le troupeau, les infrastructures et revoir la génétique et la lignée du troupeau... C’est ça qui me passionne, faire plutôt mieux que plus. L’objectif premier, ce n’est pas que mes vaches soient des stars primées en concours, mais que les mères vêlent facilement, élèvent bien leurs veaux et que ceux-ci soient de qualité. Et je vous assure que je préfère les voir partir chez un éleveur que monter dans un camion pour l’abattoir ! » Susana se sent bien au milieu des éleveurs et s’est très bien intégrée dans son village d’adoption. Membre du Périgord Limousine Club, elle affirme beaucoup apprécier la dynamique agricole du secteur, qui compte de nombreux jeunes exploitants. Son paradis ? « Faire le tour du troupeau, voir un veau qui vient de naître téter de bon cœur… » Sa fierté ? « À mon arrivée, on me regardait de près ; maintenant, on me demande mon avis... Ça fait plaisir. »
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